Trois bateaux de garde-côtes chinois ont pénétré dimanche matin dans les eaux qui entourent les îles que se disputent âprement la Chine et le Japon, une première intrusion depuis que la Chine a décrété une zone d'identification aérienne dans cette région.

Les trois bâtiments sont entrés vers 9h (samedi 19h à Montréal) dans ces eaux qui entourent les îles Senkaku, contrôlées par le Japon mais revendiquées par Pékin sous l'appellation Diaoyu, ont expliqué les garde-côtes japonais.

C'est la première incursion chinoise dans ce périmètre depuis que Pékin a unilatéralement décrété une zone d'identification aérienne (ZAI) au-dessus d'une partie de la mer de Chine orientale englobant le ciel des Senkaku/Diaoyu.

Cette décision soudaine a encore nettement fait monter le ton entre les deux pays et au-delà, jusqu'aux États-Unis et en Australie.

Le gouvernement japonais a jugé «très dangereuse» la création par Pékin de cette zone aérienne dans laquelle les avions sont censés signaler au préalable à Pékin leur entrée et rester joignables. Tokyo estime que cela présente un risque d'incident imprévisible.

Les autorités nippones avaient déjà jugé que les incursions chinoises répétées dans les eaux territoriales des Senkaku menaçaient la paix et constituaient «une zone grise» entre «temps de paix et situation d'urgence».

Depuis plus d'un an les relations sino-japonaises sont au plus bas en raison de ce conflit territorial en mer de Chine orientale. En septembre 2012, le Japon a nationalisé trois des cinq îles principales de l'archipel de la discorde, déclenchant une semaine de manifestations anti-japonaises, parfois violentes, dans plusieurs villes de Chine.

Depuis, Pékin envoie régulièrement des patrouilles de garde-côtes dans les eaux territoriales de ces îles situées à 200 km au nord-est de Taïwan et 400 km à l'ouest d'Okinawa (sud du Japon), faisant redouter un incident avec les navires japonais qui y croisent aussi.