Un nouveau grand parti du Bangladesh, le Jatiya Party, va boycotter les élections générales du 5 janvier, estimant que le pays est «au bord de la catastrophe», a annoncé son principal dirigeant.

Le principal parti d'opposition, le Bangladesh Nationalist Party (BNP), et ses alliés ont annoncé lundi qu'ils ne participeraient pas au scrutin, exigeant la désignation d'un gouvernement technique pour superviser le vote.

Ils sont désormais suivis par le Jatiya Party, dirigé par l'ancien dictateur Hussain Muhammad Ershad, qui est la troisième organisation politique du Bangladesh et un allié clé du parti au pouvoir, l'Awami League.

«Comme tous les partis ne participeront pas, le Jatiya Party a également décidé de ne pas prendre part au scrutin», a dit Ershad à des journalistes.

«Je ne vais pas participer à cette élection. Le pays est au bord de la catastrophe. Nous nous dirigeons vers des temps incertains», a-t-il ajouté.

Ce boycott est un nouveau coup porté à la crédibilité de l'élection, l'opposition demandant qu'elle soit repoussée. Seule l'Awami League et de petits partis de gauche pourraient présenter des candidats pour les 300 sièges du parlement.

«C'est le dernier clou dans le cercueil des élections», a réagi un porte-parole du BNP, Osman Faruq.

Parallèlement au boycott, le BNP et ses alliés ont lancé depuis plusieurs jours un blocus du pays qui a fait sept nouveaux morts dans des heurts avec la police depuis lundi soir.

Des opposants ont lancé des bombes artisanales et tiré en direction des forces de l'ordre qui tentaient de rouvrir une route bloquée lundi soir dans le district de Satkhira (sud) et dans le centre du pays à Chandphur, a indiqué la police.

La première ministre, Sheikh Hasina, a refusé de céder aux exigences de l'opposition et a formé récemment un gouvernement intérimaire incluant seulement ses alliés.

L'histoire du Bangladesh est émaillée de violences, mais l'année 2013 est la plus meurtrière depuis son indépendance en 1971. Au moins 150 personnes ont été tuées depuis le déclenchement de manifestations de masse après plusieurs condamnations à mort controversées de dirigeants islamistes reconnus coupables de crimes de guerre pendant la guerre d'indépendance.