Des Pakistanais opposés aux tirs de drones américains ont tabassé des camionneurs, dimanche, alors qu'ils tentaient d'empêcher les véhicules transportant de l'équipement pour les troupes de l'OTAN d'emprunter les routes du nord-ouest du pays.

Ce rassemblement est survenu au lendemain de l'annonce du parti de la vedette du criquet Imran Khan, qui a déclaré qu'il fallait empêcher tous camions transportant du matériel pour l'OTAN de faire l'aller-retour entre l'Afghanistan et la province de Khyber Pakhtunkhwa et ce, tant et aussi longtemps que les tirs de drones américains perdureraient.

Les États-Unis dirigent la coalition de forces de l'OTAN luttant contre les talibans en Afghanistan, pays voisin du Pakistan.

Près d'une centaine de manifestants se sont regroupés en bordure de Peshawar, la capitale de la province, pour scruter les papiers des camionneurs qui se présentaient au poste de péage en direction de l'Afghanistan.

L'un d'entre eux, Gul Zaman, a été extirpé de son véhicule même s'il avait assuré les manifestants qu'il transportait des produits commerciaux et non des fournitures pour l'OTAN.

La police était présente, mais n'a pas empêché les manifestants, dont certains déambulaient avec des bâtons à la main, de sévir.

«Ils n'ont même pas attendu que je prenne mes papiers dans le coffre à gants. Nous aussi nous nous inquiétons des tirs de drone, mais ils ne devraient pas s'en prendre à nous comme ça», a lancé M. Zaman.

M. Khan, dont le parti Tehreek-e-Insaf contrôle le gouvernement provincial de Khyber Pakhtunkhwa , s'est vivement prononcé contre les tirs de drones. Il s'agirait, selon lui et d'autres opposants, d'une violation de la souveraineté du pays et ce, même si le gouvernement national pakistanais a déjà soutenu, en secret, certaines attaques par le passé.

Samedi, il avait rassemblé des milliers de partisans près de Peshawar pour qu'ils bloquent une route menant à l'un des deux postes frontaliers fréquentés par les camionneurs transportant du matériel pour l'OTAN. La manifestation avait toutefois eu une valeur essentiellement symbolique puisqu'il n'y a habituellement que très peu de camions de l'OTAN qui circulent le week-end.