La jeune militante pakistanaise pour le droit à l'éducation Malala Yousafzaï, devenue un symbole mondial de la lutte contre l'extrémisme religieux, a reçu mercredi le prestigieux prix Sakharov pour les droits de l'homme au Parlement européen.

Sous un tonnerre d'applaudissements, le président du Parlement, Martin Schulz, a remis le prix à la jeune fille de 16 ans en affirmant qu'elle avait «donné de l'espoir à des millions de gens».

«Je lance un appel aux pays d'Europe pour qu'ils viennent en aide aux pays d'Asie, à mon pays le Pakistan, en matière d'éducation et de développement», a déclaré l'adolescente, souriante sous un voile orange.

«Ce prix est un encouragement dans ma lutte» en faveur du droit de tous à l'éducation et de la protection de l'enfance, a-t-elle ajouté, devant une vingtaine d'anciens lauréats.

Pour avoir dénoncé la férule imposée par les talibans de 2007 à 2009 dans sa région de la vallée de Swat, au nord-ouest du Pakistan, et défendu le droit des filles à aller à l'école, Malala Yousafzaï avait été prise pour cible par un homme armé le 9 octobre 2012 alors qu'elle se trouvait dans un bus scolaire.

Ayant échappé de peu à la mort, sa combativité lui a valu de devenir une icône internationale comblée d'honneurs et de distinctions.

Choisie en octobre à l'unanimité des présidents des groupes du Parlement européen, elle avait été préférée à l'Américain Edward Snowden, auteur des révélations sur la surveillance électronique mondiale effectuée par les États-Unis, et à des opposants bélarusses emprisonnés.

Les talibans pakistanais avaient réagi en relançant des menaces de mort contre Malala, alors que le mollah Fazlullah, soupçonné d'avoir commandité l'attaque contre elle, dirige depuis octobre la rébellion islamiste au Pakistan.

Le Prix Sakharov récompense chaque année un défenseur des droits de l'homme et de la démocratie.