Des leaders de la minorité ethnique kachin se sont réjouis jeudi du feu vert donné par les autorités birmanes à la formation d'un parti politique, y voyant une étape positive alors que des négociations sont en cours pour mettre fin au dernier conflit armé du pays.

Les combats entre l'armée birmane et l'Armée pour l'indépendance kachin (KIA), qui ont déplacé quelque 100 000 personnes, avaient repris en juin 2011 dans le nord du pays après 17 années de trêve.

Quelques mois plus tôt, l'ancienne junte avait empêché des partis kachins de prendre part aux élections de novembre 2010, les premières en vingt ans, remportées largement par les militaires et qualifiées de mascarade par l'Occident. Le seul parti kachin autorisé était soutenu par le régime.

Alors que les prochaines législatives de 2015 seront un test pour le processus de réformes du pays, la presse officielle a annoncé jeudi la création du Parti de l'État Kachin pour la Démocratie.

Le parti est dirigé par Manam Tu Ja, ancien vice-président de l'Organisation pour l'indépendance kachin (KIO), branche politique de la KIA.

«Comme nous sommes autorités à former un parti politique, je pense que nous allons avoir une chance de participer aux discussions de paix», a-t-il déclaré à l'AFP. «Je pense que les prochaines élections seront plus importantes que les précédentes de 2010».

La poursuite des affrontements en État Kachin, malgré de nombreuses rencontres entre les deux parties, a sapé les efforts du nouveau régime pour en finir avec l'ensemble des conflits armés avec des minorités ethniques.

Depuis la dissolution de la junte en mars 2011, le gouvernement du président Thein Sein a en effet conclu des cessez-le-feu avec les principaux groupes rebelles de minorités ethniques qui n'avaient pas pacifié leurs relations avec le pouvoir central depuis l'indépendance en 1948.

Mais toujours pas formellement avec les Kachins, même si des accords préliminaires ont été annoncés pour tenter de mettre un terme au dernier conflit armé dans le pays. Une nouvelle séance de négociations est prévue le 3 novembre.