Les salariés du secteur textile au Bangladesh ont refusé jeudi la hausse proposée de 50 % du salaire minimum, estimant qu'une telle hausse ne permettait pas de vivre décemment ni de suivre le rythme de l'inflation.

Représentants du gouvernement, de fabricants de textile et de dirigeants syndicaux ne sont pas parvenus à trouver un accord sur le salaire minimal de quatre millions d'employés, faisant craindre de nouvelles grèves et manifestations d'ampleur.

Un dirigeant syndical, Islam Rony, a déclaré que les syndicats avaient jugé trop basse la proposition des industriels de payer 4500 takas (55,05 $) par mois, dont une indemnité alimentaire, contre un précédent salaire minimum de 3000 takas (39,75 $) en 2010.

«Nous ne pouvons l'accepter. Ce n'est absolument pas conforme à nos demandes», a-t-il dit à l'issue de trois heures de réunion.

Le gouvernement a promis d'augmenter le salaire minimum, en s'appuyant sur les recommandations de ce groupe tripartite après que des milliers d'ouvriers du textile se sont mis en grève en septembre pour voir leur paie relevée, mettant le feu à des usines et se heurtant à la police.

Les syndicats demandent un salaire minimum de 8114 takas (106,65 $).

Le représentant des industriels, Arshad Jamal Dipu a indiqué que le secteur était prêt à appliquer sa proposition de hausse au 1er novembre, qualifiant les revendications syndicales d'«irréalistes».

Les représentants des différentes parties vont se retrouver la semaine prochaine, le président de ce groupe de négociation ayant demandé à syndicats et industriels de reconsidérer leurs positions.

«Ils nous ont assuré qu'ils reviendraient avec une proposition positive d'ici le 4 novembre», a dit A.K. Roy aux journalistes.

Le Bangladesh est le deuxième exportateur de vêtements au monde. Pilier de l'économie nationale, le secteur, avec ses 4500 usines, représente 80 % des exportations annuelles, s'élevant à 27 milliards de dollars.

Les conditions de travail et de sécurité y sont encore très en deçà des normes internationales et de graves accidents surviennent fréquemment.