L'explosion de bombes artisanales dimanche en marge d'un rassemblement du principal dirigeant de l'opposition en Inde organisé dans la ville de Patna (nord-est) a fait six morts, selon un nouveau bilan annoncé lundi de source hospitalière.

«Un corps a été retrouvé tard hier soir près du lieu du rassemblement, portant le bilan à six morts. Il a été emmené à l'hôpital, il semble être mort d'une attaque cardiaque», a dit à l'AFP Amarkanth Jha, médecin-chef du Patna Medical College and Hospital.

Selon les médias indiens, citant des sources policières anonymes, les soupçons se portent vers les Moudjahidines indiens, un groupe islamiste.

Sept engins explosifs posés par six suspects et reliés à des minuteurs ont explosé dimanche près du rassemblement de Narendra Modi à Patna, dans l'État du Bihar, où s'étaient rassemblées plusieurs dizaines de milliers de personnes, selon la police. Deux personnes ont été arrêtées et 13 autres étaient interrogées lundi.

«Selon les premières investigations, il semble que tous les suspects se sont rendus à Patna dimanche matin avec des bombes à retardement dans leurs sacs», a dit un policier local, Manu Maharaj à l'AFP, précisant qu'un groupe de six personnes était soupçonné.

L'une des personnes arrêtées, appelée Imtiaz, «a donné des éléments solides» pendant son interrogatoire, a-t-il précisé.

Le ministre principal de l'État du Bihar, Nitish Kumar, a exclu toute conjuration politique et nié toute lacune dans l'organisation de la sécurité, dimanche lors d'une conférence de presse.

Narendra Modi est le candidat controversé du principal parti de l'opposition indienne, le Bharatiya Janata Party (BJP), au poste de premier ministre lors des élections législatives qui seront organisées d'ici le printemps 2014.

La figure de Modi, 62 ans, est associée aux émeutes qui avaient touché l'État du Gujarat en 2002 et qui ont fait 2000 morts environ, principalement des musulmans, selon des organisations de défense des droits de l'homme.

Homme fort du Gujarat (ouest), il a toujours nié avoir joué le moindre rôle dans ces violences meurtrières. Mais l'un des anciens ministres de cet État prospère a été emprisonné l'an dernier pour avoir orchestré certains actes de 2002.