Le Japon est prêt à faire face à la Chine si cette dernière choisissait de recourir à la force pour faire prévaloir ses intérêts, a déclaré samedi le premier ministre Shinzo Abe dans un entretien au Wall Street Journal.

À l'issue de plusieurs sommets avec les dirigeants de la région, M. Abe a dit avoir «réalisé» que ces derniers «attendaient du Japon qu'il exerce un leadership non seulement sur le front économique, mais également sur le terrain de la sécurité en Asie-Pacifique».

«Certains craignent que la Chine n'essaie de changer le statu quo en employant la force plutôt que par la voie du droit. Mais si la Chine choisit s'engage sur ce chemin alors elle ne pourra s'en sortir de façon pacifique», a-t-il expliqué au quotidien.

Pour Shinzo Abe, la Chine «ne doit donc pas emprunter ce chemin et de nombreux pays attendent du Japon qu'il exprime fermement cette position». «Ils espèrent qu'en conséquence la Chine adopte une action responsable au sein de la communauté internationale».

Depuis plus d'un an, les relations entre Pékin et Tokyo sont glaciales en raison d'un conflit territorial en mer de Chine orientale où la Chine revendique un petit archipel désert administré par le Japon sous le nom de Senkaku (Diaoyu pour Pékin).

Le premier ministre japonais, dont l'une des premières décisions a été d'augmenter le budget de la défense - une première depuis 11 ans- a clairement indiqué qu'il entendait jouer un rôle plus affirmé en matière de paix et de sécurité régionale, ce qu'il a appelé un «pacifisme actif».

Tokyo a ainsi prévu d'organiser en novembre de très importantes manoeuvres aéronavales pour renforcer, et probablement montrer à ses voisins chinois, sa capacité à défendre ses îles.