La Corée du Nord a libéré et expulsé vendredi six Sud-Coréens non identifiés, un geste de bonne volonté qui s'inscrit dans un contexte de dégel encore fragile avec Séoul et Washington.

Le passage s'est effectué vers 16H50 (03H50 à Montréal) dans le village frontalier de Panmunjom, où fut signée l'armistice qui mit fin à la guerre de Corée le 27 juillet 1953, a annoncé le ministère sud-coréen de l'Unification, responsable des relations intercoréennes.

Les six Sud-Coréens sont des hommes âgés de 27 à 67 ans mais leur identité ainsi que les circonstances de leur séjour en Corée du Nord n'ont pas été révélées.

Des informations non confirmées ont suggéré que certains pourraient être liés à des groupes de missionnaires chrétiens actifs dans l'aide aux transfuges nord-coréens.

Ils encourent des poursuites pénales, Séoul interdisant à ses ressortissants de se rendre au Nord.

Le ministère de l'Unification a précisé que de plus amples informations seraient fournies après leur audition par les services compétents.

Plus de 23 500 Nord-Coréens se sont réfugiés au Sud depuis la fin du conflit tandis que le nombre de transfuges dans le sens Sud-Nord est infime.

En février 2010, Pyongyang avait annoncé l'arrestation de quatre Sud-Coréens «entrés illégalement» sur son territoire. Ils feraient partie des six hommes libérés vendredi.

La Corée du Sud et la Corée du Nord restent techniquement en guerre depuis 1953 puisqu'aucun traité de paix n'est venu entériner l'armistice.

La péninsule coréenne a connu un vif regain de tension cette année après le troisième essai nucléaire nord-coréen réalisé en février qui a valu au régime communiste un nouveau train de sanctions votées par le Conseil de sécurité des Nations unies, y compris par la Chine, son seul allié de poids jusqu'ici.

Pyongyang a également lancé une fusée en décembre dernier qui, selon Washington, était en fait un essai déguisé de missile balistique.

Les relations se sont depuis apaisées, la Corée du Nord multipliant les appels du pied pour négocier sur son programme nucléaire. Pyongyang a néanmoins douché les observateurs en annulant au dernier moment les retrouvailles de familles séparées depuis six décennies.