Kanye West au Kazakhstan

Quand il a donné un spectacle au mariage du petit-fils du président du Kazakhstan, Nursultan Nazarbayev, le mois dernier, Kanye West ne pensait sans doute pas faire les manchettes.

La performance, qui a rapporté 3 millions de dollars à la vedette, selon les médias américains, a été critiquée par les groupes de défense des droits de l'homme.

« Le Kazakhstan est un pays où les artistes comme Kanye West sont emprisonnés quand ils expriment leurs idées », a déclaré l'organisation Human Rights Foundation (HRF).

Selon Human Rights Watch, la situation des droits de l'homme au Kazakhstan est « sérieuse, et en train de se détériorer ». L'organisme note que l'État pratique « la torture, l'emprisonnement arbitraire des critiques du gouvernement, un contrôle direct des médias et de la liberté d'expression, limite la liberté de religion et viole les droits des travailleurs ».

Beyoncé chante pour Kadhafi

Du temps où elle régnait sur la Libye, la famille Kadhafi était connue pour ses fêtes mondaines. Dans les années 2000, c'est surtout le fils de Mouammar, Moatassem, qui attirait l'attention de la faune jet-set. Kadhafi organisait des fêtes courues dans les lieux de villégiature les plus chics du monde, dont l'île de Saint-Barthélemy, dans les Caraïbes. Des célébrités comme Beyoncé, Mariah Carey, Usher et 50 Cent ont fait des prestations hautement rémunérées dans les fêtes de Moatassem Kadhafi, qui étaient remplies de mannequins et de vedettes. Dans une déclaration, en 2011, Beyoncé a déclaré qu'elle ne savait pas qui payait pour sa prestation de la veille du Nouvel An 2009, et qu'elle avait remis son cachet à la charité. Mariah Carey, qui a reçu 1 million de dollars pour avoir chanté à l'anniversaire de Moatassem Kadhafi, en 2008, a dit qu'elle avait été « naïve ». « Je me sens horrible et embarrassée d'avoir pris part à cette fête », a-t-elle déclaré. Moatassem Kadhafi a été exécuté en 2011 par les rebelles libyens.

Hilary Swank chez un tortionnaire tchétchène

En 2011, l'actrice oscarisée Hilary Swank a été payée pour participer à la fête d'anniversaire du leader tchétchène Ramzan Kadyrov. L'acteur Jean-Claude Van Damme et le chanteur Seal étaient également de l'imposante cérémonie organisée sur une plateforme flottante sur la rivière Sunzha, et ont reçu un cachet « dans les six chiffres » pour leur présence, a dit le quotidien The Guardian. Critiquée pour son apparition aux côtés d'un homme accusé d'enlèvements et de meurtres par les organisations internationales des droits de l'homme, Swank a dit qu'elle ne connaissait pas le passé de son hôte. L'actrice s'est excusée d'avoir participé à l'événement, a renvoyé son équipe de promotion et a remis son cachet à divers organismes de charité.

Jennifer Lopez au Turkménistan

En juin dernier, la chanteuse Jennifer Lopez a donné un concert privé pour le président du Turkménistan, Gurbanguly Berdymukhaedov. Organisée dans un luxueux hôtel de la ville d'Avaza, la cérémonie a été électrisée par la présence de Lopez, qui a même chanté « Joyeux anniversaire » au président. Rendu riche par la présence d'importantes réserves de gaz naturel, le Turkménistan ne possède ni liberté de presse ni liberté d'expression ou de religion. Le Comité des Nations unies contre la torture s'est dit préoccupé par les allégations de torture et de mauvais traitement des prisonniers au Turkménistan, et par la disparition des personnes placées en état d'arrestation.

Assaillie par les critiques, Lopez a dit qu'elle n'était pas au courant des problèmes du pays lorsqu'elle a accepté de donner le concert privé. Elle n'a pas dit si elle comptait donner son cachet à la charité ou si elle entendait le garder.

Maradona joue avec Kadyrov

En 2011, plusieurs vedettes mondiales de soccer, dont l'Argentin Diego Maradona et le Français Fabien Barthez, ont participé à l'inauguration d'un stade en Tchétchénie, à l'invitation du leader Ramzan Kadyrov. Grand amateur de soccer, Kadyrov est accusé par les organisations des droits de l'homme de meurtres et de torture.

Kadyrov dirige la Tchétchénie avec l'appui de Moscou, dont il est l'allié indéfectible dans la lutte au mouvement indépendantiste tchétchène.

Le dirigeant tchétchène a affirmé que les vedettes de soccer venaient jouer gratuitement, ce qui serait contraire aux ententes habituellement conclues, qui voient les joueurs très bien rémunérés pour leur présence.

En 2005, l'organisme Human Rights Watch a conclu dans un rapport que les enlèvements et la torture étaient si répandus en Tchétchénie qu'ils constituaient un crime contre l'humanité.