Le nouveau premier ministre australien Tony Abbott a prêté serment ce mercredi en appelant son gouvernement de droite à se mettre immédiatement au travail pour redynamiser l'économie, ralentie par la fin de l'âge d'or minier.

Le dirigeant conservateur a mené l'opposition à la victoire lors des législatives du 7 septembre, mettant fin à six années de travaillisme.

Tony Abbott, 55 ans, a pris ses fonctions ce mercredi dans la capitale administrative Canberra.

«Ce jour n'est pas seulement un jour de cérémonie, c'est un jour d'action», a-t-il déclaré dans un communiqué.

«Les Australiens attendent de nous que nous nous mettions sans délai au travail et c'est exactement ce que ce gouvernement va faire», a-t-il ajouté.

Lors de la présentation de ses ministres au Gouverneur général Quentin Bryce, représentant de la couronne d'Angleterre, M. Abbott a souligné : «Nous serons un gouvernement fonctionnel, obéissant à des valeurs, pas à l'idéologie».

Il a annoncé la suppression prochaine de la taxe carbone instaurée en 2012 par les travaillistes et qui avait fait l'unanimité des milieux d'affaires contre la première ministre du Labor, Julia Gillard.

Le dépouillement du vote postal était toujours en cours, mais les conservateurs pourraient rafler pas moins de 90 sièges sur 150 à la Chambre des représentants, contre 55 aux travaillistes.

Tony Abbott avait dévoilé lundi la composition de son gouvernement, s'attirant une volée de bois vert pour n'avoir nommé qu'une seule femme à un poste de ministre, Julie Bishop, aux Affaires étrangères.

«Le gouvernement d'Afghanistan compte désormais plus de femmes que celui d'Australie», a ironisé un poids lourd du parti travailliste, Chris Bowen.

M. Abbott a aussi été critiqué pour avoir dissous plusieurs ministères - eau, changement climatique, science et «seniors» - dans d'autres départements.

Tony Abbott devra faire de l'économie une priorité.

L'Australie est le seul grand pays occidental à avoir échappé à la récession en 2008, grâce aux matières premières dont ses sous-sols regorgent et à la demande des puissances émergentes, dont l'Inde et la Chine.

Mais le ralentissement de l'activité en Chine, principal partenaire commercial du pays, et la baisse des cours des matières premières freinent la croissance depuis plusieurs mois.

Elle n'était plus que de 2,6 % au deuxième trimestre 2013 sur un an, un taux toujours honorable, mais très inférieur aux taux enregistrés ces dernières années.