La presse indienne réagissait dimanche avec colère à la condamnation à trois années de prison d'un adolescent pour sa participation au viol collectif d'une étudiante à New Delhi, tandis que l'opposition réclamait un durcissement des sanctions pour les mineurs.

Le viol collectif et le meurtre d'une étudiante en décembre dernier, dans un bus, avaient provoqué une vague de manifestations dans le pays et poussé le parlement à alourdir les peines pour adultes condamnés pour des crimes sexuels.

Samedi, un tribunal indien a condamné un des six hommes poursuivis pour ce viol à trois ans de prison. Âgé de 17 ans au moment des faits, il a donc été jugé comme mineur et a reçu la peine maximale.

La famille de la victime avait réclamé la peine de mort pour l'adolescent, soutenant que la législation pour mineurs, qui vise à rééduquer plutôt qu'à punir, était trop clémente.

Sushma Swaraj, la dirigeante de l'opposition à la chambre basse du parlement, a indiqué qu'elle introduirait un projet de loi cette semaine pour modifier les sanctions pour les mineurs.

«Cette maigre punition de trois ans ne rend pas justice», a-t-elle écrit sur son compte Twitter.

«Parodie (de justice): le jeune violeur du 16 décembre s'en sort avec son meurtre», s'indigne le journal tabloïd Mail Today.

«Il pourra regarder la télévision et jouer à des jeux dans sa prison», renchérit le Hindustan Times, qui cite des sources policières qualifiant le jeune homme de «plus brutal» des six attaquants.

Pour le Times of India, la famille de la victime «s'est vue privée de justice» par le tribunal pour enfants.

Subramanian Swamy, membre du principal parti d'opposition Bharatiya Janata Party (BJP), a déclaré à l'AFP que je jeune homme aurait dû être «exécuté». Il entend faire appel.

Le jeune homme était employé pour nettoyer le bus, à bord duquel l'agression particulièrement brutale s'est déroulée dans la nuit du 16 décembre dernier. Un membre d'une association de protection des enfants, qui connaissait le condamné, a indiqué à l'AFP que le jeune homme vivait dans la rue depuis ses 11 ans.

«Il changeait de travail tout le temps, il voulait gagner de l'argent pour pouvoir l'envoyer à sa famille» restée dans le nord du pays, a déclaré l'homme, sous couvert de l'anonymat.

Quatre autres personnes poursuivies dans cette affaire risquent la peine de mort, à l'issue de leur procès qui se déroule actuellement. Un 5e homme avait été retrouvé pendu dans sa cellule en mars.

Le 16 décembre au soir, l'étudiante en kinésithérapie rentrait du cinéma avec son compagnon lorsqu'ils sont montés dans un autobus, qui n'avait pas d'autres passagers. Agressée avec une barre de fer, violée et battue, elle a ensuite été jetée nue sur la route avec son ami, lui aussi passé à tabac. Elle est morte de ses blessures quelques jours plus tard.