Le secrétaire général de l'ONU a appelé lundi le Japon à se pencher sur son passé, qualifiant de «très regrettables» les tiraillements avec la Chine et la Corée du Sud à propos de l'attitude de Tokyo lors de la première moitié du 20e siècle.

«Je trouve très regrettable que la tension (entre les trois pays d'Asie du nord-est) persiste, en raison de questions liées à l'histoire et autres raisons politiques», a déclaré Ban Ki-moon à Séoul, à l'issue d'une visite de cinq jours dans son pays natal.

«Nous avons besoin que les dirigeants politiques fassent preuve de détermination. Une évaluation correcte de l'histoire est nécessaire», a ajouté le patron de l'ONU, qui a été ministre des Affaires étrangères pour son pays.

Bien que normalisées depuis de nombreuses années, les relations diplomatiques entre Tokyo et ses voisins n'en restent pas moins teintées par le passé, Séoul et Pékin estimant que le Japon ne reconnaît pas pleinement les souffrances infligées lorsqu'il a occupé ces deux pays (en partie ou entièrement) avant la guerre, ainsi que les massacres survenus pendant le conflit.

Les dirigeants japonais devraient se plier à «une introspection très profonde», a déclaré Ban Ki-moon, alors que le pays envisage une réforme de la constitution pacifiste imposée au Japon en 1947 par le vainqueur et occupant américain.

Le 15 août dernier, Pékin avait «fermement condamné» la visite de deux ministres nippons au sanctuaire Yasukuni à Tokyo, considéré par les voisins du Japon comme le symbole de son passé militariste.

Lors du discours pour le 68e anniversaire de la capitulation nippone, le premier ministre japonais conservateur, Shinzo Abe, n'avait exprimé aucun regret envers l'Asie pour les souffrances infligées par le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale.