La diplomatie américaine a exhorté jeudi le régime cambodgien du premier ministre Hun Sen et son opposition à régler pacifiquement et non par la violence leur contentieux sur le résultat contesté des législatives de la fin juillet.

L'opposant de longue date à Hun Sen, le politicien Sam Rainsy et son Parti du sauvetage national du Cambodge, ont déposé plainte mercredi contre les résultats provisoires des législatives du 28 juillet. Le Parti du peuple cambodgien de Hun Sen a obtenu 49% des plus de 6,6 millions de votes, contre 44% au parti de Sam Rainsy, selon des résultats provisoires de la commission électorale du Cambodge.

«Nous pressons les dirigeants des partis politiques cambodgiens de retourner à la table des négociations et de collaborer pour parvenir à un résultat qui serve au mieux les intérêts du peuple cambodgien», a déclaré la porte-parole du département d'État Jennifer Psaki. Elle a appelé les deux camps à «se comporter de manière pacifique» et leur a demandé de «chercher à régler leurs différends électoraux par le dialogue plutôt que par les menaces, l'intimidation, la répression ou les violences».

La responsable a répété, à l'instar d'organisations cambodgiennes et internationales, que le scrutin avait été entaché de «graves irrégularités» et qu'il fallait une «enquête complète et transparente».

Hun Sen, au pouvoir depuis 28 ans et dont le gouvernement est accusé de réduire ses opposants au silence, a assuré qu'il resterait premier ministre et formerait un nouveau gouvernement même si l'opposition boycottait le nouveau Parlement.

Washington a des relations tendues avec Phnom Penh, notamment sur le dossier des droits de l'homme et des libertés publiques. Des parlementaires américains avaient plaidé avant les élections pour une suspension de l'aide au Cambodge en cas de fraudes.