Le Vietnam a exécuté mardi son premier prisonnier par injection létale, après une interruption de deux ans des exécutions en raison de problèmes d'approvisionnement en produits chimiques, a indiqué la presse officielle.

Le pays communiste avait abandonné en juillet 2011 les pelotons d'exécution au profit de l'injection létale, une méthode qu'il jugeait «plus humaine», mais il n'avait pas pu importer les produits nécessaires en raison d'une interdiction d'exportation de l'Union européenne.

En mai, la loi avait finalement été modifiée pour permettre que les condamnés à mort soient exécutés avec des produits chimiques locaux, ouvrant la voie à une reprise des exécutions.

Le premier prisonnier exécuté mardi, Nguyen Anh Tuan, 27 ans, avait été condamné en janvier 2010 pour meurtre. Il a reçu trois injections «pour l'anesthésier, pour paralyser les systèmes nerveux et musculaires et arrêter le coeur», a précisé le journal en ligne Thanh Nien, sans préciser d'où les produits venaient.

Le Vietnam compte actuellement plus de 586 prisonniers dans le couloir de la mort, et au moins 117 d'entre eux répondent à tous les critères pour une exécution immédiate, selon le journal.

«D'autres exécutions par l'injection létale seront effectuées dans d'autres endroits pour résoudre le problème des condamnés à mort attendant d'être exécutés», a expliqué un responsable du ministère de la Sécurité publique cité par Thanh Nien.

Les autorités vietnamiennes ne publient pas de statistiques officielles sur les exécutions. Mais Amnesty International en avait recensé cinq en 2011 et a fait état de 23 condamnations à mort depuis le début de l'année, prononcées principalement contre des trafiquants de drogue.