La construction d'édifices gouvernementaux a été bannie pour une période de cinq ans en Chine.

Le comité central du Parti communiste chinois et le Conseil d'État - le cabinet du gouvernement chinois - ont émis cette nouvelle directive mardi, selon l'agence de presse officielle Chine nouvelle.

La décision s'inscrit dans le cadre du régime minceur que tente de s'imposer le gouvernement pour apaiser la colère de la population face à la corruption qui règne au sein de l'appareil gouvernemental.

D'imposants édifices gouvernementaux ont poussé comme des champignons aux quatre coins de la Chine. Équipés de vastes bureaux et de luxueux mobilier, ces bâtiments se distinguent nettement des autres.

Ce moratoire de cinq ans pourrait être un pas dans la bonne direction afin d'enrayer la corruption, selon Liu Shanyong, chercheur politique à l'Académie chinoise des sciences sociales de Pékin.

Selon lui, des sommes importantes sont consacrées à la construction et à l'exploitation de certains bureaux, et l'argent utilisé pour faire manger et boire ceux qui s'y retrouvent provient des coffres de l'État, ce qui constitue une forme de corruption.

La nouvelle directive interdit les designs intérieurs luxueux et l'agrandissement de bureaux sous prétexte de simples travaux de rénovation, d'après Chine nouvelle.

La construction de nouveaux édifices gouvernementaux a déjà fait l'objet de restrictions dans le passé, mais celles-ci n'ont pas toujours été mises en oeuvre de façon adéquate à l'échelle régionale, fait remarquer Liu Shanyong.

La superficie des bureaux de certains dirigeants régionaux atteint parfois même les 200 mètres carrés - une superficie «encore plus grande que celle du bureau du président des États-Unis», a-t-il illustré.