La Chine a estimé jeudi devant les États-Unis que les minorités tibétaines et ouïgoures bénéficiaient de «libertés sans précédent» et demandé à Washington de regarder son propre bilan en matière de droits de l'Homme.

«La Chine a fait d'importants progrès en matière de droits de l'Homme. Les gens dans différentes régions de la Chine, y compris au Xinjiang et au Tibet, vivent plus heureux et bénéficient de libertés sans précédent», a affirmé le conseiller d'État Yang Jiechi, lors d'une conférence de presse avec ses homologues américains, à l'issue de deux jours de rencontres annuelles entre les deux pays.

«Nous espérons que les États-Unis amélioreront leur propre situation en matière de droits de l'Homme sur la base du respect mutuel et de la non-intervention dans les affaires intérieures de chacun», a-t-il ajouté.

Selon le dernier rapport annuel sur les droits de l'Homme du département d'État américain, les conditions se sont dégradées dans les régions du Tibet et du Xinjiang.

Depuis 2009, plus de 110 Tibétains se sont suicidés par le feu, ou ont tenté de le faire, pour protester contre la tutelle de Pékin et la répression de leur religion et de leur culture. Des organisations tibétaines dont le siège est à l'étranger ont rapporté le 9 juillet que la police chinoise avait ouvert le feu sur des Tibétains alors qu'ils célébraient le 78e anniversaire du dalaï lama.

Le Xinjiang, grande région du nord-ouest de la Chine, est secouée régulièrement par des émeutes, les Ouïgours turcophones se plaignant de discriminations au profit des Hans, les Chinois de souche, qui dominent l'économie et les institutions.

Le secrétaire d'État américain adjoint William Burns a affirmé de son côté, lors de la même conférence de presse, que «le but de cette discussion avait été de souligner l'importance des droits de l'homme dans (la) relation bilatérale» des deux pays.

«Nous croyons avec fermeté que le respect des droits universels et des libertés fondamentales apportera à la Chine davantage de paix, de prospérité et finalement de sécurité», a-t-il fait valoir.