La police chinoise a ouvert le feu sur des Tibétains alors qu'ils célébraient le 78e anniversaire du dalaï-lama, touchant au moins l'un d'entre eux à la tête et en blessant grièvement plusieurs autres, ont rapporté mardi deux organisations dont le siège est à l'étranger.

Les forces de sécurité sont intervenues samedi contre un groupe de Tibétains rassemblé dans le district de Daofu, province du Sichuan (sud-ouest), pour rendre hommage au chef spirituel en exil, considéré comme un «séparatiste» antichinois par Pékin, ont indiqué l'ONG Campaign for Tibet, installée aux États-Unis, et le site tibétain phayul.com, installé en Inde.

«La police chinoise a ouvert le feu sur la foule, touchant deux moines tibétains et blessant grièvement plusieurs autres», a précisé Campaign for Tibet, citant des sources locales et d'autres à l'étranger non identifiées.

Les deux moines - nommés Tashi Sonam et Ugyen Tashi - ont été hospitalisés, selon l'ONG.

Les policiers arrivés pour disperser le groupe ont commencé à tirer et à faire usage de gaz lacrymogènes «sans avertissement», a ajouté l'ONG, citant deux Tibétains en exil.

Pour sa part, le site d'information Phayul rapporte qu'un moine a essayé «de contourner les barrages de sécurité» mis en place par la police qui aurait alors ouvert le feu, touchant un moine à la tête.

Une vingtaine de personnes ont été interpellées après la fusillade, a rapporté Campaign for Tibet.

De leur côté, la police et le bureau des affaires religieuses de Daofu ont tous deux affirmé à l'AFP qu'«il n'y a eu aucun incident de la sorte» dans le district.

Daofu fait partie de la préfecture de Ganzi, au sud-ouest du Sichuan, au sein d'une région principalement peuplée de Tibétains et où plusieurs immolations ont été enregistrées ces derniers mois.

La Chine avait démenti fin juin des informations évoquant un certain assouplissement de la position de Pékin envers le dalaï-lama, dont le culte et les portraits restent interdits.

Depuis 2009, plus de 110 Tibétains se sont suicidés par le feu, ou ont tenté de le faire, pour protester contre la tutelle de Pékin et la répression de leur religion et de leur culture.

La Chine affirme avoir «libéré pacifiquement» le Tibet et amélioré le sort de sa population en finançant le développement économique de cette région pauvre et isolée.

Mais de nombreux Tibétains ne supportent plus ce qu'ils considèrent comme une domination grandissante des Hans, l'ethnie ultra-majoritaire en Chine, et la répression de leur religion et de leur culture.