Plus de 100 dissidents d'une guérilla musulmane ont lancé des attaques contre les troupes militaires dans le sud des Philippines, provoquant des affrontements qui ont tué cinq soldats et de nombreux rebelles appartenant à un groupe qui veut nuire aux pourparlers de paix entre le principal groupe rebelle musulman du pays et le gouvernement philippin, a signalé l'armée.

Les combats ont duré toute la journée, samedi, entre les membres des Combattants islamiques pour la liberté des Bangsamoro (BIFF) en périphérie des villes de Datu Piang et Shariff Saydona Mustapha, dans la province de Maguindanao, et dans un village côtier au nord de la province de Cotabato.

Les troupes de l'armée philippine tentaient toujours de repousser les rebelles, dimanche, à partir d'un camp situé à flanc de montagne, selon le capitaine Anthony Bulao, porte-parole de l'armée régionale.

Les combats ont fait fuir des centaines d'habitants de Datu Piang, un village rural pauvre situé à environ 900 kilomètres au sud-est de Manille.

Les récentes attaques menées par les factions rebelles ont mis fin à des mois de calme relatif dans le sud du pays, où la situation politique et sécuritaire est extrêmement précaire.

Les guérillas musulmanes impliquées dans les combats de samedi ont déserté il y a deux ans le Front moro islamique de libération (MILF), le principal groupe de la rébellion musulmane, fort de quelque 11 000 membres.

La faction rebelle, dirigée par le commandant Ameril Umbra Kato, a rejeté les négociations entre le MILF et le gouvernement, soutenant que celles-ci ne menaient nulle part. Les dissidents continuent à se battre pour l'établissement d'une zone réservée à la minorité musulmane dans le sud des Philippines, pays à majorité catholique.