Les États-Unis ont pris jeudi des sanctions commerciales contre le Bangladesh pour pousser ce pays d'Asie du Sud à améliorer les conditions de travail de son secteur industriel, a justifié vendredi la diplomatie américaine.

Le président américain Barack Obama a estimé qu'au regard de l'échec de Dacca pour garantir la protection des droits fondamentaux de ses ouvriers, le Bangladesh perdait ses privilèges inscrits dans un mécanisme d'échanges commerciaux impliquant les pays en développement.

«Les États-Unis pensent que ce moment est l'occasion pour le Bangladesh d'agir pour améliorer ses normes de sécurité dans le milieu du travail. Les États-Unis travailleront avec le Bangladesh afin d'éventuellement rétablir ses privilèges commerciaux, mais cela implique que le Bangladesh fasse mieux», a expliqué le porte-parole adjoint du département d'État, Patrick Ventrell.

Dacca a dénoncé les suppressions qu'il a jugé «choquantes» des droits commerciaux décidées par les États-Unis et assuré avoir pris des mesures pour renforcer la sécurité depuis l'effondrement d'un immeuble en avril qui a tué plus d'un millier d'ouvriers du textile.

Même si ces droits ne concernent pas le secteur textile, la décision américaine est un sérieux revers pour le Bangladesh qui tente de persuader les groupes étrangers que la sécurité industrielle a été renforcée et de convaincre les grandes marques occidentales d'habillement de continuer de s'approvisionner auprès des 4500 usines textiles du pays.

«Nous voulons la réussite de l'économie bangladaise. Il existe d'importantes opportunités économiques pour que de plus en plus de gens sortent de la pauvreté pour être membres de la classe moyenne. Mais cela doit se faire avec de meilleures normes sociales et de sécurité», a plaidé M. Ventrell.