Un convoi de combustible nucléaire MOX parti de France mi-avril est arrivé tôt jeudi matin (heure du Japon) au port près de la centrale destinataire de Takahama (ouest de l'archipel), a constaté un journaliste de l'AFP.

Il s'agit du premier arrivage au Japon de ce combustible (un mélange d'oxydes d'uranium et de plutonium) depuis la catastrophe atomique de Fukushima provoquée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011.

Les deux navires spécialisés Pacific Heron et Pacific Egret avaient quitté le 17 avril le port français de Cherbourg et ont emprunté sous haute protection une route dont les détails non pas été divulgués pour des raisons de sécurité.

Le convoi a voyagé comme prévu durant environ deux mois et demi pour arriver à destination jeudi vers 7 h locales (mercredi 18 h au Québec), sous un ciel nuageux, accueilli par une cinquantaine de manifestants antinucléaires, a précisé le journaliste sur place.

Il n'y avait toutefois pas de mouvements particuliers autour des bateaux dans les minutes suivant leur arrivée.

Les navires spéciaux chargés de ce transport sont exploités par la société britannique PNTL, une filiale d'International Nuclear Services, du groupe français Areva chargé du retraitement et des compagnies électriques japonaises.

Ce rapatriement était dénoncé par les associations écologistes qui jugent le transport de MOX extrêmement dangereux, de même que son stockage au Japon, pays à très forte sismicité.

Tous les réacteurs du pays ont été progressivement stoppés et les convois de MOX suspendus après le désastre de Fukushima il y a plus de deux ans. Le dernier rapatriement maritime de MOX vers le Japon remontait à 2010.

A l'heure actuelle, 48 des 50 réacteurs recensés sont toujours arrêtés et doivent être soumis à de nouveaux examens sur la base de normes plus sévères.

Le retraitement et la fabrication de ce MOX avaient été achevés à l'automne 2010 et il devait initialement être acheminé au printemps 2011, mais la date a été différée.

Le MOX est un combustible nucléaire fabriqué à partir de plutonium issu des combustibles usés et d'uranium appauvri. Avant l'accident de Fukushima, plusieurs réacteurs nippons étaient prêts à fonctionner avec du MOX.

Le convoi arrivé jeudi ne transporte qu'une partie du MOX retraité en Europe pour Kansai Electric Power (Kepco), en l'occurrence pour Takahama (les réacteurs 3 et 4 sont prévus pour tourner avec ce type de combustible).