Les secours étaient ralentis par le mauvais temps dimanche en Inde où jusqu'à un millier de personnes auraient péri dans des glissements de terrain et des inondations dues à une mousson précoce, qui ont déjà fait près de 600 morts.

Pas moins de 557 corps ont été dénombrés jusqu'à présent après que des pluies torrentielles se soient abattues sur l'État himalayen d'Uttarakhand le 15 juin.

Environ 15 000 personnes, en majorité des touristes et des pèlerins, restaient isolées ou portées disparues.

«Ils sont isolés depuis plus de cinq jours sans eau ni nourriture. Les températures ont fortement baissé pendant la nuit et ils n'ont pas d'abri», a confié un sauveteur sous couvert de l'anonymat.

Les rivières en crue ont emporté maisons, immeubles, et même des villages entiers, et détruit des ponts et des routes étroites menant à des sites de pèlerinage situés en altitude dans cet État montagneux, riche en temples hindous.

«Le bilan pourrait être de plus de 750 victimes, peut-être autour d'un millier», a déclaré le chef du gouvernement de l'État, Vijay Bahuguna, dans la capitale régionale Dehradun, samedi soir.

Des dizaines d'hélicoptères et des milliers de soldats ont été déployés pour les opérations de sauvetage, près d'une semaine après le début de ces pluies torrentielles. Et les autorités envisageaient de déployer des drones pour localiser les survivants, selon la télévision NDTV.

À Govindghat, une petite ville sur la route du lieu saint Sikh de Hemkund, des militaires ont construit des ponts d'appoint à l'aide de cordes pour permettre aux civils de traverser les cours d'eau en toute sécurité, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les opérations aériennes ont repris partiellement dans la journée après avoir été suspendues à cause de la pluie et de la couverture nuageuse au-dessus de Kedarnath et Badrinath, hauts lieux de pèlerinage hindou.

Quelque 120 corps ont été récupérés à Kedarnath, autour des temples et les autorités craignent que de nombreux touristes aient péri dans la forêt voisine après avoir fui leurs hôtels, auberges et bâtiments détruits par les intempéries.

Shri Purushottam, un homme de 50 ans originaire de Maharashtra, pleurait au souvenir de son fils de 10 ans agonisant dans ses bras.

«Il est mort de faim et de soif. J'ai supplié qu'on m'aide. Des villageois m'ont dit qu'ils pouvaient s'arranger pour qu'il soit évacué par les airs si je leur donnais 35 000 roupies (620$).

«J'ai accepté. Ils ont emmené mon fils, mais ils l'ont finalement abandonné», a-t-il relaté à l'AFP.

Nishi Shrivastava, 30 ans, a raconté son expérience traumatisante parmi les cadavres jonchant le temple de Kedarnath.

«Il y avait des corps partout. C'est pire qu'un cauchemar. J'avais perdu tout espoir de revoir ma famille», a-t-il dit à l'AFP avant de monter dans un autocar à destination de l'État d'Uttar Pradesh.

Parmi les plus de 80 000 personnes mises à l'abri, un groupe de 20 personnes, dont six Américains, bloqués près d'un glacier, ont été dégagés samedi, tandis que l'armée est parvenue à entrer en contact avec près de 1000 personnes coincées dans la montagne près de Kedarnath.

Dans l'État limitrophe de l'Himachal Pradesh, le bilan était de 20 morts et de 1200 touristes coincés dimanche.

Au Népal voisin, le bilan est de 39 morts, selon le gouvernement.

L'arrivée de la mousson avec deux semaines d'avance sur la date habituelle a pris par surprise les autorités du pays et mit une nouvelle fois en lumière les lacunes des plans de prévention et de secours.