Une députée pro-nucléaire japonaise du parti au pouvoir a provoqué un beau scandale en affirmant que l'accident nucléaire de Fukushima n'avait fait aucun mort, alors qu'officiellement plus d'un millier de personnes sont décédées à cause de la dégradation de leurs conditions du vie durant ou après l'évacuation.

«Il n'y a pas de mort due à l'accident nucléaire», a déclaré lundi Sanae Takaichi, responsable du Parti Libéral-Démocrate (PLD, droite) présidé par le Premier ministre Shinzo Abe, dans un plaidoyer en faveur du redémarrage des réacteurs japonais présentant un haut niveau de sûreté.

«Elle ne connaît rien de la réalité de l'accident», se sont agacées des personnalités politiques de l'opposition et même du PLD.

«S'il n'y avait pas eu cette catastrophe, beaucoup de personnes seraient encore vivantes, à commencer par mon père», a rétorqué un évacué de Fukushima cité par la presse.

«Nous aimerions que le gouvernement et le parti au pouvoir tiennent compte de la réalité et du ressenti des habitants, s'est de son côté plainte la préfecture de Fukushima au nom de ses administrés.

Et d'ajouter: «l'accident de Fukushima n'est pas résolu et 1415 résidents de la région sont morts des suites de cette catastrophe atomique (du fait d'une dégradation de leur conditions de vie), tandis que quelque 150 000 autres continuent d'être réfugiés» parce que leur domicile est devenu inhabitable.

Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées à la hâte du fait de la contamination radioactive d'une large zone autour du complexe atomique Fukushima Daiichi gravement endommagé par le violent séisme et le gigantesque tsunami du 11 mars 2011 au nord-est de l'archipel.

Devant le tollé, la députée est quelque peu revenue sur ses propos en disant s'être mal exprimée: «Je voulais dire que personne n'était mort à cause des effets directs des radiations».

Les morts déplorés l'ont été du fait des mauvaises circonstances dans lesquelles ont précipitamment été déplacés les riverains (dont une cinquantaine de vieillards d'un hôpital voisin du complexe atomique), ou en raison de conditions de vie passablement détériorées, ou encore par suicide, à cause de la perte de tous leurs biens et/ou de leur activité.

Tout en défendant Sanae Takaichi, le porte-parole du gouvernement a pour sa part souhaité que «les personnalités politiques s'abstiennent de commettre des erreurs d'expression».