Un attentat suicide a fait au moins vingt-sept morts, dont un député provincial qui en était apparemment la cible, et 50 blessés mardi dans le nord-ouest du Pakistan, selon la police.

L'attentat s'est produit dans la ville de Shergarh dans le district de Mardan, à 145 km d'Islamabad, alors que des gens priaient lors de l'enterrement d'un propriétaire d'une station-service locale.

«Au moins vingt-sept personnes, dont un membre du parlement provincial, ont été tuées et 55 blessées dans l'attentat», a déclaré à l'AFP un responsable de la police locale, Tahir Ayub.

Le député tué, Imran Khan Mohmand, avait été élu au parlement de la province de Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest) lors des élections générales du mois dernier sous l'étiquette indépendant.

«Le kamikaze est arrivé à pied et s'est fait exploser près d'Imran Khan Mohmand, qui était apparemment sa cible», selon Tahir Ayub.

Un autre responsable de la police, Jaffer Khan, a confirmé à l'AFP qu'il s'agissait d'un attentat suicide.

Selon les responsables locaux, Imran Khan Mohmand était un ami proche du défunt propriétaire de station-service.

Le nord-ouest du Pakistan est le bastion de divers groupes rebelles dont le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), qui a déclaré la guerre au gouvernement d'Islamabad en juillet 2007 pour lui faire payer son alliance stratégique avec les États-Unis.

Les islamistes du TTP et leurs alliés sont considérés comme les principaux auteurs de la vague ininterrompue d'attentats qui a tué plus de 6000 personnes dans le pays depuis près de six ans.

Cette attaque intervient trois jours après le double attentat suivi de combats qui a fait au moins 25 morts samedi dernier à Quetta (sud-ouest).

La première bombe avait frappé un bus transportant des étudiantes, dont au moins 14 sont mortes, et la deuxième a explosé 90 minutes plus tard dans le service des urgences de l'hôpital où avaient été transportées les victimes et où se rassemblaient leurs proches. Onze personnes ont été tuées.

Malala Yousafzai, la jeune Pakistanaise rescapée d'une attaque des talibans et devenue depuis une icône mondiale du droit à l'éducation des femmes, avait dénoncé lundi les «lâches» attentats de Quetta.

Ces derniers ont été revendiqués par le Lashkar-e-Jhangvi (LeJ), un groupe extrémiste sunnite proche du TTP et allié à Al-Qaïda, et spécialiste des attentats contre la minorité chiite, qu'il considère comme hérétique.

L'autocar visé par la première bombe transportait des étudiantes de l'université Sardar Bahadur Khan, la seule de la ville qui accueille exclusivement des femmes. Un établissement situé proche de quartiers chiites et qui accueille nombre d'enfants de cette minorité qui représente 20% de la population au Pakistan, pays majoritairement musulman sunnite de 180 millions d'habitants.