Des centaines de personnes ont manifesté samedi à Hong Kong pour que les autorités n'extradent pas l'ex-espion américain Edward Snowden, qui a révélé récemment l'existence de programmes de surveillance massive et mondiale des communications téléphoniques et sur internet par les États-Unis, selon des journalistes de l'AFP.

Le FBI a lancé jeudi une enquête sur cet ancien consultant de la CIA et de la toute puissante agence d'espionnage électronique américaine NSA. Snowden avait reconnu depuis Hong Kong être à l'origine des fuites sur les programmes secrets de surveillance des communications par Washington, avant de disparaître de la circulation il y a quelques jours.

Pékin a assuré de son côté ne rien savoir sur cet informaticien de 29 ans.

«Pour la défense de la liberté d'expression!», «Protégez Snowden!», «Pas d'extradition !» scandaient notamment des centaines de manifestants à Hong Kong, dont des avocats, des militants des droits de l'Homme et un grand nombre d'expatriés, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Un homme portait une pancarte montrant un montage photo du président américain Barack Obama les oreilles couvertes de gros écouteurs. Une autre affiche proclamait: «Trahir Snowden, c'est trahir la liberté!».

Les autorités de Hong Kong, qui bénéficient d'une certaine autonomie sous la tutelle de la Chine, ont signé de longue date un accord d'extradition avec les États-Unis. Mais Pékin a le droit d'opposer son veto à toutes leurs décisions.

Les manifestants répondaient à un appel de 27 organisations de défense des droits de l'Homme et des libertés. Les organisateurs ont remis au Consulat général américain à Hong Kong une lettre qu'ils ont rendue publique: «Depuis de nombreuses années, le département d'État américain a défendu publiquement la cause de la liberté des usagers de l'internet et critiqué d'autres gouvernements pour des cyberattaques, des actes d'espionnage (électronique) et de censure», peut-on y lire.

«Or maintenant nous réalisons, grâce à de récentes révélations, que le gouvernement américain menait ses propres activités secrètes de surveillance et est présumé mener sa propre cyberguerre contre Hong Kong», poursuit la lettre, concluant: «C'est une violation des droits de l'Homme à l'égard des citoyens de Hong Kong et du monde entier».