La situation revenait à la normale samedi au Kirghizstan, où des troubles avaient éclaté deux jours auparavant au sujet de la nationalisation d'une mine exploitée par le groupe canadien Centerra Gold.

L'état d'urgence avait été décrété la veille dans le district où se trouve la mine de Kumtor, à 350 km à l'est de la capitale Bichkek, après que des affrontements avaient opposé forces de l'ordre et manifestants qui réclament la nationalisation du site minier, poids lourd de l'économie kirghize.

Le premier ministre Jantoro Satybaldiev s'est rendu sur les lieux samedi et y a rencontré des manifestants afin de calmer le jeu, selon des communiqués du gouvernement.

Il a annoncé au cours de ce déplacement que le gouvernement négociait avec le groupe canadien Centerra Gold afin qu'une nouvelle compagnie, créée sur la base de deux filiales de Centerra, soit enregistrée au Kirghizstan et non au Canada, sans donner plus de précisions.

«L'entreprise Kumtor doit travailler, Kumtor est l'avenir du Kirghizstan», a déclaré M. Satybaldiev, des propos reproduits dans un communiqué du gouvernement.

«Il n'y a aujourd'hui pas de solution alternative à Kumtor dans la république», a-t-il insisté.

La mine est une des principales ressources de ce pays très pauvre d'Asie centrale.

Le premier ministre a aussi indiqué que le préjudice infligé à Centerra Gold par les coupures de courant qui ont interrompu la production s'élevait à quatre millions de dollars.

Après sa visite, les protestataires se sont dispersés.

Les troubles avaient débuté dès jeudi près de ce gisement exploité depuis 1997 par Centerra Gold. Des centaines de manifestants avaient coupé dans la soirée l'alimentation en électricité de la mine.

La police avait alors interpellé près de cent personnes. Le lendemain, des milliers de personnes avaient réclamé leur libération, et des heurts avaient éclaté avec la police.

Selon un dernier bilan du ministère de la Santé, 63 personnes - 18 membres des forces de l'ordre et 45 civils - ont eu besoin de soins médicaux divers.

Le Kirghizstan est l'une des républiques les plus instables d'Asie centrale. En 2005 puis en 2010, deux gouvernements ont été renversés par d'importants soulèvements populaires. Le dernier a été suivi dans le sud de ce pays par de violents heurts interethniques, qui ont fait des centaines de morts et de blessés.