Le secrétaire d'État américain John Kerry s'est entretenu mercredi avec le président afghan Hamid Karzaï et le chef de l'armée pakistanaise Ashfaq Kayani afin de tenter d'améliorer les relations entre les deux pays dans la perspective du retrait d'une grande partie des troupes internationales d'Afghanistan.

À l'issue d'une réunion tripartite «très constructive» de trois heures et demie à Bruxelles, M. Kerry a fait état de «progrès», tout en indiquant que les discussions devaient se poursuivre.

«Nous avons le sentiment que nous avons bien avancé», a déclaré M. Kerry, avant de repartir vers Washington. «Nous quittons cette réunion avec chacun un travail précis à faire. (...) Tout le monde est d'accord pour poursuivre le dialogue dans les domaines de la politique et de la sécurité», a-t-il ajouté.

Ni M. Karzaï ni les responsables pakistanais n'ont fait de déclaration à l'issue de la rencontre, qui s'est déroulée dans la résidence de l'ambassadeur américain auprès de l'OTAN.

M. Kerry a fait en sorte qu'elle se termine par une poignée de main devant les caméras entre M. Kayani et M. Karzaï, ce dernier semblant initialement réticent, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le président afghan, qui avait fait spécialement le déplacement depuis Kaboul, était accompagné par son ministre de la Défense Bismullah Mohammadi, tandis que le Pakistan était aussi représenté par le secrétaire aux Affaires étrangères Jalil Abbas Jilani.

M. Kerry avait lui-même annoncé lundi à Bruxelles, où il participait à un Conseil ministériel de l'OTAN, qu'il organiserait cette réunion dans la capitale belge.

Il avait insisté sur son importance alors que l'Afghanistan est dans «une période cruciale de transformation», en faisant allusion au retrait d'une grande partie des troupes internationales d'ici à la fin 2014.

Les relations entre Kaboul et Islamabad paraissent à nouveau s'envenimer après avoir semblé se réchauffer, les présidents afghan et pakistanais s'étant engagés début février à Londres à «prendre toutes les mesures nécessaires pour parvenir à un accord de paix dans les six prochains mois».

L'Afghanistan et le Pakistan s'accusent mutuellement d'être responsables des violences des rebelles talibans, actifs de chaque côté de leur frontière commune, longue de 2.400 kilomètres et appelée la Ligne Durand. Cette frontière, tracée sous l'Empire britannique en 1893, n'a jamais été reconnue par Kaboul.

Malgré 11 années de présence étrangère en Afghanistan, l'insurrection des talibans n'a jamais pu être matée. Kaboul accuse régulièrement l'ISI, les services secrets pakistanais, alliés historiques des talibans, de continuer à les soutenir.