Le petit royaume himalayen du Bhoutan a commencé à voter mardi pour élire un nouveau parlement, le deuxième scrutin dans l'histoire de ce pays coincé entre l'Inde et la Chine qui a mis fin voici cinq ans à la monarchie absolue.

En ce jour férié, les électeurs faisaient la queue devant les bureaux de vote, portant pour la plupart leur tenue traditionnelle - un manteau trois-quarts en drap sombre ceinturé à la taille, le «gho», et des chaussettes hautes pour les hommes, un corsage et une jupe-portefeuille, la «kira», pour les femmes.

Le vote mardi, par le biais de machines électroniques, vise à choisir les 25 membres de la chambre haute du Parlement («Conseil national»), qui ne sont affiliés à aucun parti politique.

Dans les semaines à venir, les électeurs décideront lequel des cinq partis du Bhoutan formera le prochain gouvernement à la chambre basse du parlement («Assemblée nationale»). Aucune date n'a été fixée pour le moment.

Le rôle du Conseil national consiste à surveiller l'action du gouvernement et à conseiller le roi, Jigme Khesar Wangchuk. Il peut aussi proposer des lois.

Le Bhoutan est connu à l'étranger pour sa quête du «bonheur national brut», une approche originale du développement économique centrée sur la protection de l'environnement et le bien-être et non sur le produit intérieur brut.

Mais de forts écarts de salaires, le chômage des jeunes, la délinquance et l'exode rural fournissent des motifs de mécontentement aux électeurs.

Le «pays du dragon-tonnerre» avait entamé son processus vers la démocratie en 2001 sous l'impulsion de l'ancien roi Jigme Singye Wangchuck qui avait confié une partie de son immense pouvoir à un conseil des ministres et promulgué une nouvelle Constitution.

Il avait abdiqué en décembre 2006 en faveur de son fils, formé à Oxford.

En mars 2008, ce pays bouddhiste avait mis fin à un siècle de monarchie absolue avec des élections législatives qui avaient abouti à une victoire écrasante d'un ancien premier ministre formé aux États-Unis.