L'ex-président pakistanais Pervez Musharraf, assigné à résidence surveillée pour deux semaines, a comparu mardi pour la première fois devant un tribunal antiterrorisme pour son rôle présumé dans le meurtre de l'ex-premier ministre Benazir Bhutto.

M. Musharraf, rentré au Pakistan fin mars après quatre ans d'exil, est arrivé sous escorte policière au tribunal antiterrorisme de Rawalpindi, ville jumelle de la capitale Islamabad et siège de l'armée qu'il a jadis dirigée.

Le général à la retraite, au pouvoir de son coup d'État en 1999 à sa démission en 2008, est accusé d'avoir comploté pour assassiner Benazir Bhutto, tuée par balle le 27 décembre 2007 alors qu'elle menait un cortège suivi par des milliers de ses partisans à Rawalpindi. Plus de cinq ans après ce meurtre qui a traumatisé le Pakistan, personne n'a été condamné.

Malgré un imposant dispositif de sécurité mardi, des heurts ont éclaté devant le tribunal entre des avocats hostiles à Pervez Musharraf et des partisans de l'ancien général qui ont échangé des jets de pierres et des coups de bâtons, selon un journaliste de l'AFP sur place.

«Chien, chien, Musharraf est un chien», ont scandé environ 150 avocats, alors qu'une vingtaine de supporters de l'ex-président chantaient «longue vie à Musharraf».

Le général à la retraire est resté une quinzaine de minutes dans la salle d'audience et a brièvement parlé avec ses avocats, avant de rentrer sous escorte dans sa villa en banlieue d'Islamabad.

«C'était une audience de routine dans l'affaire du meurtre de Benazir. Le général Musharraf a comparu pour la première fois dans cette affaire», a dit à l'AFP son avocat, Salman Safdar.

Outre l'affaire Bhutto, Pervez Musharraf est mis en cause pour le meurtre du chef indépendantiste de la province du Baloutchistan Akbar Bugti et le renvoi de juges à l'époque où il était au pouvoir.

Cette dernière affaire est d'ailleurs à l'origine de l'hostilité d'avocats pakistanais envers le «Général Musharraf» et de l'assignation à la résidence surveillée décrétée vendredi dernier par un tribunal local.

Photo archives AFP

Benazir Bhutto en 2007.