Plusieurs villes de l'est de la Chine ont interdit le commerce des volailles vivantes ou ont abattu des oiseaux pour lutter contre le virus de la grippe aviaire H7N9, qui a fait six morts sur 18 personnes infectées.

Après Shanghai vendredi, c'est Nankin, la capitale de la province du Jiangsu, qui a annoncé samedi la fermeture de tous ses marchés aux volailles et la suspension provisoire du commerce des oiseaux vivants dans toute la municipalité, qui compte plus de 8 millions d'habitants, selon le site de la radio nationale CNR.

Cinq personnes ayant contracté le virus H7N9, qui jusque-là n'avait pas infecté l'être humain, sont actuellement hospitalisées à Nankin, dont une venue de la province voisine de l'Anhui.

À Shanghai, où se sont produits quatre des six décès liés à cette nouvelle forme de grippe aviaire, les étals de volailles vivantes étaient vides samedi.

Vendredi, le virus H7N9 y a été retrouvé sur des pigeons, conduisant à l'abattage de plus de 20 000 oiseaux sur un marché de banlieue.

Samedi, de nouveaux abattages ont été ordonnés sur trois marchés de la capitale économique suite à des analyses de laboratoire qui y ont détecté la présence du virus.

Sur un marché du centre-ville visité samedi, un agent en uniforme aspergeait du désinfectant à partir d'une bonbonne accrochée dans son dos tandis que les cages de deux stands de marchands de volailles étaient vides.

Son «commerce est arrêté à cause de la grippe aviaire. Le vendeur est rentré chez lui parce qu'il n'a plus rien à faire», a déclaré un marchand de fruits de mer à propos de son voisin.

Mais les oeufs, y compris ceux de pigeons, restaient proposés à la clientèle ainsi que des volailles fraîches ou surgelées, que les autorités encouragent la population à bien faire cuire avant de les consommer pour éviter tout risque de contamination.

«Les gens sont inquiets», a expliqué Yan Zhicheng, un directeur d'usine à la retraite qui comme la plupart des personnes âgées en Chine se rend au marché quotidiennement.

«Les Shanghaiens mangent beaucoup de canard et de poulet. Maintenant nous ne pouvons plus les toucher», a-t-il déploré.

Les prix des légumes et des fruits de mer ont pour leur part fortement augmenté à Shanghai depuis l'annonce de la fermeture des marchés aux volailles, a rapporté la télévision locale.

Des compensations financières vont être accordées aux personnes travaillant avec des volailles, mais les montants n'ont pas encore arrêtés, avait déclaré un porte-parole de la municipalité vendredi.

Aucune transmission d'homme à homme du virus H7N9 n'a pour l'instant été constatée, ont aussi assuré les autorités de Shanghai.

À Hangzhou, capitale de la province du Zhejiang où ont eu lieu les deux autres des six décès, les autorités ont commencé à abattre des volailles sur un marché après avoir retrouvé le virus sur des cailles, a rapporté l'agence Chine nouvelle, précisant qu'une des victimes du H7N9 en avait acheté.

Enfin, la Commission nationale de la santé et du planning familial a affirmé que les cas de contamination étaient «isolés» et qu'aucune transmission d'homme à homme n'avait été constatée.

Le président chinois Xi Jinping et son premier ministre Li Keqiang ont pour leur part ordonné la transparence des informations sur la grippe aviaire, a rapporté l'agence Nouvelles de Chine.

Cette crise sanitaire survient en effet exactement dix ans après celle du SRAS, une pneumonie atypique dont le gouvernement avait été accusé d'avoir dissimulé la présence à Pékin durant plusieurs semaines, aggravant la propagation de la maladie.