Un responsable parlementaire du parti au pouvoir au Pakistan a réclamé lundi que l'ancien président Pervez Musharraf soit arrêté s'il remet les pieds dans le pays, comme il prévoit de le faire cette semaine.

M. Musharraf, qui est actuellement à Dubaï, a indiqué qu'il retournerait au Pakistan dimanche prochain pour participer aux élections prévues d'ici la mi-mai, et ce bien qu'il y soit menacé par plusieurs mandats d'arrêt.

Il a plusieurs fois annoncé son retour au pays ces dernières années, mais s'est à chaque fois ravisé face aux menaces d'arrestation à son arrivée.

«Il (Pervez Musharraf) dit qu'il va rentrer au pays lorsque le gouvernement intérimaire entrera en fonction. Mais une résolution adoptée l'an dernier par le Sénat dit clairement qu'il doit être arrêté et jugé», a dit lundi à l'AFP Raza Rabbani, sénateur du Parti du peuple pakistanais (PPP) au pouvoir.

La résolution, adoptée par la chambre haute à l'unanimité le 23 janvier 2012, n'a toutefois pas de caractère contraignant pour les autorités.

M. Musharraf est notamment visé par des mandats d'arrêt liés aux enquêtes sur la mort de l'ancienne première ministre Benazir Bhutto et sur celle d'Akbar Bugti, un chef indépendantiste de la province instable du Baloutchistan (sud-ouest).

Le gouvernement pakistanais a terminé ce week-end son mandat de cinq ans et une administration intérimaire doit être nommée d'ici la fin de la semaine pour gérer les affaires du pays jusqu'à l'arrivée au pouvoir du gouvernement issu des urnes.

L'entrée en vigueur d'un gouvernement provisoire n'efface pas les mandats d'arrêts toujours valides contre l'ancien général, arrivé à la tête du pays à la faveur d'un coup d'État en 1999 et qui a quitté le pouvoir en 2008.

Ces mandats d'arrêt ne l'empêchent toutefois pas d'être candidat aux élections législatives, attendues à la mi-mai et dont la date doit être annoncée sous peu.