La police pakistanaise a affirmé mercredi avoir arrêté dans la province instable du Baloutchistan (sud-ouest) une dizaine d'enfants âgés de 10 à 17 ans soupçonnés de transporter des bombes pour le compte d'un mouvement sécessionniste local.

Selon la police, les rebelles baloutches ont employé des enfants issus de familles pauvres pour placer des bombes artisanales dans des marchés, des poubelles et sur le bord des routes où circulent les convois des forces de sécurité.

Le chef de la police de Quetta, la capitale du Baloutchistan, Mir Zubair Mahmood, a présenté des enfants, arrêtés au cours des 24 dernières heures, lors d'une conférence de presse.

«Certains des enfants ont dit qu'ils ne connaissaient pas le contenu des colis qu'ils transportaient. Ils ont dit être heureux de toucher une petite somme d'argent pour transporter ces colis», a dit M. Mahmood.

Ces enfants et adolescents ont admis leur implication involontaire dans une douzaine d'attentats à Quetta, dont celui du 10 janvier dernier ayant tué deux paramilitaires et neuf civils, a soutenu ce responsable. Il n'a pas été possible mercredi de joindre des membres de la rébellion au Baloutchistan pour commenter ces allégations.

Cette province stratégique, la plus grande du pays, qui borde à la fois l'Iran et l'Afghanistan, est secouée depuis plusieurs années par un conflit entre l'armée et les rebelles baloutches qui réclament une meilleure répartition de ses nombreuses richesses naturelles.

Des organisations de défense des droits de l'homme accusent de leur côté les forces pakistanaises de torturer des personnes soupçonnées de sympathies pour la rébellion baloutche, voire de les kidnapper, les exécuter pour ensuite abandonner leur dépouille en bordure de route, une pratique désignée par l'expression «Tuer et jeter».