Le projet américano-chinois de résolution de l'ONU sanctionnant Pyongyang après son 3e essai nucléaire vise nommément deux responsables nord-coréens présentés comme des intermédiaires essentiels dans le programme d'acquisition de technologie balistique du pays.

Selon le texte dont l'AFP a obtenu la copie, il s'agit de Yon Chong-Nam, dirigeant d'une maison de commerce, la Korea Mining Development Trading Corporation (KOMID), et de son adjoint Ko Chol-Chae.

Un responsable de banque, une «académie de sciences naturelles» soupçonnée de mener des recherches liée à l'arme nucléaire, et une société d'import-export sont aussi mis sur la liste noire des sanctions de l'ONU - qui consistent essentiellement en un gel d'avoirs et une interdiction de voyager.

La KOMID est présentée comme «le principal marchand d'armes et exportateur de biens et d'équipement liés aux missiles balistiques et aux armes conventionnelles».

La résolution recense toute une série de sanctions financières que les pays de l'ONU seront tenus de prendre afin d'empêcher la Coré du Nord de se procurer la technologie nécessaire au développement de ses programmes nucléaire et balistique.

Il s'agit de geler toute relation financière et bancaire (ouverture d'agences bancaires, services financiers, garanties à l'exportation, etc..), «y compris les transferts de fonds en liquide par des coursiers» transportant des valises de billets, soupçonnée de servir à ces programmes.

Les États membres seront aussi tenus «d'expulser de leur territoire tout particulier» nord-coréen travaillant pour les entreprises soupçonnées d'alimenter ces programmes.

Le projet de résolution impose aux États «d'inspecter toutes les cargaisons transitant par leur territoire en provenance ou à destination de la Corée du Nord» qui pourraient contenir de la technologie sensible. Pour les mêmes raisons, les avions suspects pourront se voir interdire de décollage, d'atterrissage ou de survol.

Le texte «invite les États membres à faire preuve d'une vigilance accrue concernant les diplomates nord-coréens».

Les membres du Conseil menacent de «prendre d'importantes mesures supplémentaires» de rétorsion si Pyongyang se livre à un nouvel essai balistique ou nucléaire.

Les précédents tirs de fusée ou de missiles et essais nucléaires de la Corée du Nord lui ont déjà valu une série de sanctions internationales depuis 2006, essentiellement le gel d'avoirs d'entreprises nord-coréennes et des interdictions de voyager pour des responsables.