Le premier ministre indien Manmohan Singh a appelé au calme dimanche à Hyderabad (sud) où un double attentat à la bombe a fait 16 morts et une centaine de blessés jeudi.

Deux bombes ont explosé quasi simultanément près d'un cinéma et d'un arrêt de bus dans un quartier à majorité hindoue de la banlieue de Hyderabad où vit une forte minorité musulmane et qui abrite des entreprises informatiques, comme les filiales locales de Google et Microsoft.

M. Singh s'est rendu sur le lieu des explosions et au chevet de blessés dans deux hôpitaux de la ville, selon des images de télévision.

«Il est important qu'en cette heure de deuil la population reste calme. Je me réjouis que les habitants de Hyderabad aient refusé de répondre à ces actes infâmes», a-t-il déclaré à la presse.

«Je prie pour le prompt rétablissement ces blessés, pour les morts et je transmets mes condoléances aux familles affectées», a-t-il ajouté.

Ces attentats, les premiers depuis 2011, ont été condamnés à l'étranger, y compris par le Pakistan, voisin rival de l'Inde.

L'opposition a accusé le gouvernement d'avoir failli dans la détection de la menace terroriste, même si ces attentats n'ont toujours pas été revendiqués.

«Si lui (Singh) et son gouvernement avaient été mobilisés sur la question du terrorisme dans ce pays (...), cette attaque n'aurait pas eu lieu», a déclaré le chef du Bharatiya Janata Party (BJ), principal parti d'opposition, Balbir Punj.

Un haut responsable de la police a reconnu vendredi que deux militants du groupe des Moudjahidine indiens (IM), interrogés l'an dernier dans le cadre d'une enquête sur une précédente explosion, avaient évoqué la possibilité d'attaquer Hyderabad.

Les Moudjahidine indiens, un groupuscule islamiste local, ont dans le passé revendiqué plusieurs séries d'attentats en Inde et le mode opératoire utilisé à Hyderabad ressemble à leurs habitudes, selon certains journaux indiens.

L'Inde a amélioré sa sécurité intérieure depuis les sanglants attentats de Bombay en novembre 2008, perpétrés par un commando de dix hommes, qui avaient fait 166 morts. Mais les experts estiment que les forces de sécurité manquent cruellement de coordination avec les services de renseignement.

Le dernier attentat en Inde avait fait 13 morts en septembre 2011, lors de l'explosion d'une bombe devant un tribunal à New Delhi.

L'Inde était en alerte depuis l'exécution, le 7 février, d'un musulman séparatiste du Cachemire, condamné à mort pour sa participation à l'attaque meurtrière contre le Parlement de New Delhi en décembre 2001, qui avait failli déclencher un conflit avec le Pakistan.