Le Conseil de sécurité de l'ONU a «condamné fermement» mardi le nouvel essai nucléaire nord-coréen et va commencer à travailler «immédiatement» sur des «mesures» par le biais d'une nouvelle résolution.

Dans une déclaration lue par le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Kim Sung-Hwan, dont le pays assure la présidence du Conseil de sécurité en février, le Conseil estime que l'essai nucléaire de Pyongyang est une «menace claire pour la paix et la sécurité internationales».

La communauté internationale a condamné cet essai, considéré comme une «provocation» qui menace la stabilité régionale, viole des résolutions des Nations unies et mérite pour beaucoup des «sanctions» supplémentaires.

Ses tirs de fusée et ses essais nucléaires ont valu à Pyongyang toute une série de sanctions internationale depuis 2006, dont le gel d'avoirs appartenant à des entreprises nord-coréennes ou des interdictions de voyager pour des responsables du régime communiste.

À son entrée au Conseil, le représentant permanent adjoint britannique à l'ONU Philip Parham avait dit «espérer que le Conseil sera en mesure d'envoyer un message clair de ferme condamnation».

Il a rappelé la décision prise en janvier par le Conseil d'élargir les sanctions envers le régime nord-coréen à la suite du tir d'une fusée nord-coréenne en décembre. Plusieurs résolutions de l'ONU prises depuis 2006 interdisent à la Corée du Nord toute activité nucléaire ou balistique.

«J'espère qu'il y aura davantage qu'une simple déclaration», a pour sa part déclaré aux journalistes l'ambassadeur français Gérard Araud.

Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Kim Sung-hwan participe aux délibérations du Conseil. Il se trouvait à New York pour une session ordinaire du Conseil prévue de longue date. La Corée du Sud assume la présidence tournante du Conseil pour le mois de février.

Le secrétaire général adjoint aux affaires politiques Jeffrey Feltman devait s'adresser aux 15 pays membres du Conseil pour leur rendre compte des derniers développements de cette crise.

Selon un diplomate d'un pays membre du Conseil, les 15 pays ne devraient pas adopter d'emblée un durcissement des sanctions contre Pyongyang, mais clairement affirmer leur «intention» de le faire ultérieurement.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a jugé l'essai nucléaire «profondément déstabilisateur», y voyant «une violation claire et grave des résolutions du Conseil de sécurité».

La Chine a fait part de sa «ferme opposition» à cet essai, sans toutefois employer le mot «condamnation». Pékin, principal allié de la Corée du Nord, s'est toujours efforcé jusqu'ici de protéger Pyongyang au sein du Conseil, car elle redoute un effondrement du régime stalinien.

L'ambassadeur sud-coréen à l'ONU avait averti il y a quelques jours que le Conseil prendrait des mesures «très fortes» en réponse à un troisième essai nucléaire de Pyongyang (après ceux de 2006 et 2009).

De son côté, la Corée du Nord a prévenu mardi que son essai nucléaire n'était qu'une «première» étape et a menacé de mener des actions «plus fortes» si des sanctions étaient prises à son encontre.