États-Unis et ONU en tête, et jusqu'à la Chine qui a manifesté sa «ferme opposition», la communauté internationale a condamné mardi le troisième essai nucléaire nord-coréen, considéré comme une «provocation» qui menace la stabilité régionale, viole des résolutions des Nations unies et mérite pour beaucoup des «sanctions».

Un Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir en urgence mardi à New York à 9H00 pour examiner la manière d'y réagir, selon un diplomate onusien. Si un durcissement des sanctions contre Pyongyang ne devraient pas y être adoptées, l«'intention» de le faire ultérieurement devrait selon lui y être clairement affirmée.

Barack Obama, qui a très vite dénoncé un essai «provocateur», a appelé à une action internationale «rapide» et «crédible» de la communauté internationale. «Les États-Unis continueront également de prendre les mesures nécessaires pour se défendre ainsi que leurs alliés» et vont «renforcer l'étroite coordination avec leurs alliés et partenaires», a-t-il ajouté dans un communiqué.

Le nouvel essai ne rend pas la Corée du Nord «plus sûre», il «l'isole» un peu plus, mine la stabilité régionale et viole les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, a dénoncé le président américain.

Un point de vue partagé par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui l'a jugé «profondément déstabilisateur» et y a vu «une violation claire et grave des résolutions du Conseil de sécurité».

La Chine, principal allié de la Corée du Nord qui ne souhaite pas l'effondrement du régime stalinien, a, elle, fait part de sa «ferme opposition» à cet essai, sans toutefois employer le mot «condamnation».

Le ministère des Affaires étrangères a exhorté Pyongyang à ne «mener aucune action qui aggraverait la situation» et appelé à la reprise des pourparlers à Six (les deux Corées, Russie, Chine, États-Unis, Japon) sur son programme nucléaire, au point mort.

Mais l'agence officielle Chine nouvelle a semblé trouver des circonstances atténuantes à l'essai qui serait «une nouvelle manifestation des tentatives d'une Corée du Nord aux abois pour écarter le danger», après «des années de confrontation avec la Corée du Sud, le Japon et des États-Unis nettement supérieurs sur le plan militaire».

Même l'Iran, accusé par les Occidentaux de tenter de fabriquer l'arme atomique malgré ses dénégations, a désapprouvé l'essai nord-coréen, estimant qu'«aucun pays» ne devait posséder d'arme atomique. «Dans le même temps, tous les pays doivent avoir le droit à l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire», a ajouté le porte-parole de la diplomatie iranienne, Ramin Mehmanparast.

Moscou et Tokyo ont de leur côté dénoncé une «violation» des résolutions de l'ONU.

La Russie a appelé la Corée du Nord à cesser ses «activités illégales» tandis que le Premier ministre japonais Shinzo Abe jugeait l'essai «extrêmement regrettable».

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), dont les inspecteurs n'ont plus été reçus par les autorités nord-coréennes depuis leur expulsion du site nucléaire de Yongbyon en 2009, a jugé l'essai «profondément regrettable», y voyant une «violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité».

L'OTAN a condamné un «acte irresponsable» posant «un défi» à l'ONU et «une grave menace à la paix, la sécurité et la stabilité internationales».

L'Union européenne a promis une «réponse ferme et unie» de la communauté internationale face à ce «défi flagrant» à la non-prolifération.

À Londres, le ministre des Affaires étrangères William Hague a dénoncé des «provocations répétées» et souhaité une «réponse forte» de l'ONU.

Le président français François Hollande a assuré que «la France appuiera une action ferme» du Conseil de sécurité tandis que le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, plaidait pour de nouvelles sanctions.

Il a aussi souhaité que le sujet soit évoqué lundi prochain lors d'une rencontre des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

Dans la région Asie-Pacifique, l'Inde a parlé d'un «sujet de grande inquiétude» tandis que l'Australie, les Philippines et Taïwan condamnaient l'essai.

La Suisse, qui dispose d'un lien particulier avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un depuis sa scolarité dans le secondaire à Berne sous une autre identité, s'est proposée pour «contribuer aux efforts de paix dans la péninsule coréenne».

En Italie, le gouvernement a dénoncé «l'énième violation» des obligations de Pyongyang.