Huit soldats de la Marine américaine ont porté plainte contre la compagnie japonaise Tepco, qu'ils accusent d'avoir menti sur les dangers liés aux radiations émanant de la centrale nucléaire de Fukushima après le terrible accident de mars 2011.

Ces marines réclament des centaines de millions de dollars à la société, l'accusant d'avoir trompé leurs capitaines sur les niveaux de radiation à proximité de la centrale au moment où leur porte-avions, l'USS Ronald Reagan, participait à des opérations de secours après le séisme et le tsunami du 11 mars 2011.

Tepco et le gouvernement japonais «ont toujours assuré qu'il n'y avait pas de danger de contamination par les radiations pour l'USS Ronald Regan ou son équipage», souligne le texte de leur plainte déposée devant une cour fédérale de Californie.

Les autorités japonaises ont insisté pour dire qu'il n'y avait pas de «danger immédiat» tout en «mentant effrontément à propos de la fusion du réacteur» à la centrale de Fukushima, poursuivent les avocats des plaignants.

La plainte accuse Tepco de négligence et d'imprudence et demande à ce que la compagnie soit reconnue responsable de l'exposition aux radiations du porte-avions et de son équipage, et aussi d'avoir conçu une centrale qui n'était pas sûre.

L'équipage du navire s'est trop approché de la centrale et «les plaignants doivent désormais faire face à une vie entière d'empoisonnement aux radiations et doivent supporter ce qui aurait pu et aurait dû être évité», poursuit la plainte.

Une des plaignantes était enceinte lors du déploiement de l'USS Ronald Reagan sur la zone, et la plainte est aussi déposée au nom de sa fille âgée d'un an.

Au Japon, Tepco, citée par l'agence Kyodo News, a souligné qu'il s'agissait de la première plainte déposée à l'étranger visant sa gestion de la catastrophe. «Nous ne ferons pas de commentaires tant que nous n'en aurons pas reçu copie», a ajouté la société.

Un séisme de magnitude 9 et un tsunami géant avaient entraîné la submersion des installations de la centrale de Fukushima, le 11 mars 2011, causant le plus grave accident nucléaire depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986.