Le président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaïev a décrété mercredi un deuil national après que l'écrasement d'un Antonov militaire a décimé le commandement des garde-frontières de ce pays d'Asie centrale, faisant 27 morts.

Dans un communiqué, la présidence a indiqué qu'une journée de deuil national était décrétée jeudi.

«Tous les 27 occupants de l'appareil, dont sept membres d'équipage, ont péri» dans la catastrophe survenue mardi soir dans le sud du pays, a indiqué le Comité de sécurité nationale (KNB, ex-KGB), dont dépendent les garde-frontières dans cette ancienne république soviétique.

«Parmi les victimes figurent le directeur du service de garde-frontières Tourganbek Stambekov et un groupe d'officiers du commandement général de ce service, ainsi que des membres du commandement régional, qui étaient à Astana (la capitale, ndlr) le 25 décembre pour participer au Conseil militaire des gardes-frontières», a ajouté le KNB.

Dans la liste figure également l'épouse du chef des garde-frontières Saoulé Stambekova.

L'appareil s'est écrasé «à 18H55 locales (12H55 GMT) à l'approche de la ville de Chymkent», dans le sud du pays, où il allait atterrir en provenance d'Astana, a encore indiqué le Comité de sécurité nationale.

La télévision publique Khabar a diffusé mercredi de premières images des lieux de la catastrophe, sur lesquelles n'étaient visibles que des débris éparpillés de l'appareil.

Selon la chaîne, les habitants de la région ont raconté qu'une tempête de neige faisait rage au moment du crash.

La chaîne de télévision KTK avait recueilli de premiers témoignages mardi soir.

«Je venais de rentrer chez moi, je me lavais les mains, quand un avion est passé en volant très bas», a raconté un témoin, Baourjan Dossov, cité par cette chaîne.

«Au bout de quatre secondes, j'ai entendu une explosion, comme si une bombe avait explosé», a poursuivi cet homme, qui s'était rendu sur les lieux.

«Il y a des morceaux d'uniformes partout et des restes humains», a-t-il rapporté.

Le parquet militaire a annoncé mardi soir avoir ouvert une enquête pour «infraction aux règles du transport aérien».

Le président Noursoultan Nazarbaïev a exprimé ses condoléances aux familles et celles «du peuple du Kazakhstan», et ordonné de trouver les causes de la catastrophe.

L'appareil, un biréacteur Antonov AN-72 de conception soviétique, capable d'emporter une cinquantaine de passagers, ou 7,5 tonnes de fret, datait de 1990 et avait subi une révision complète cette année aux usines Antonov en Ukraine, selon la même source.

«L'équipage était composé de pilotes militaires expérimentés», a souligné le KNB.

Cet appareil de transport militaire avait été conçu dans les années 1970 en URSS pour pouvoir atterrir en conditions difficiles, y compris sur pistes rudimentaires.

Les accidents d'avion restent un fléau dans l'ex-URSS en raison d'appareils et d'équipements vieillissants datant souvent encore de la période soviétique.

Fin août, un hélicoptère militaire kazakh Mi-17 s'est écrasé près de l'aérodrome d'Astana, tuant les quatre membres de l'équipage.

Le chef des garde-frontières Kourganbek Stambekov exerçait ses fonctions par intérim depuis la démission de son prédécesseur après le massacre en mai de 14 gardes-frontières par un camarade dans un poste-frontière avec la Chine.

Le Kazakhstan est après la Russie le deuxième pays de l'ex-URSS par sa taille. Très riche en ressources naturelles, ce pays est dirigé d'une main de fer depuis l'époque soviétique par le président Nazarbaïev.

Le Kazakhstan fait partie d'une Union douanière avec la Russie et le Bélarus, embryon d'un nouvel espace commun qu'ambitionne de fédérer la Russie de Vladimir Poutine.