Le gouvernement du Myanmar a présenté ses excuses aux moines bouddhistes du pays, samedi, pour les mesures répressives qu'il a prises dans une mine de cuivre, blessant plus de 100 de leurs collègues monastiques.

La police a utilisé des canons à eau, des gaz lacrymogènes et des bombes fumigènes le 29 novembre dernier pour tenter de mettre fin à 11 jours d'occupation du projet minier de Letpadaung au nord-ouest du pays, une entreprise appartenant conjointement à une compagnie de propriété militaire et à une société chinoise.

Les protestataires demandent l'arrêt de ce projet, clamant qu'il cause des problèmes environnementaux, sociaux et de santé.

Les moines avaient continué de protester pour demander des excuses pour la violence, alors que des centaines d'entre eux ont manifesté pacifiquement mercredi dernier à Rangoun et à Mandalay - les deux plus grandes métropoles du pays - ainsi que dans les rues de Monywa, la ville la plus près de la mine, et dans au moins six autres agglomérations.

Shin Wirathu, un des moines à la tête des contestations, a mentionné que son groupe acceptait les excuses formelles de dimanche. Les moines avaient rejeté les précédentes excuses des fonctionnaires en les décrivant comme inadéquates et s'adressant aux mauvaises personnes.

Le ministre de l'Éducation Pe Thet Khin, le chef du service de police Kyaw Kyaw Tun et le ministre en chef de la région de Sagaing Thar Aye étaient parmi les fonctionnaires présents samedi.

«Nous sommes maintenant satisfaits puisque leurs excuses ont été faites publiquement et légalement, a déclaré Shin Wirathu. Et nous sommes contents que ceux qui étaient les principaux responsables des répressions aient présenté leurs excuses aux moines blessés.»

Il a également ajouté que les fonctionnaires avaient promis que ce genre d'incident ne se reproduirait plus.

Selon Shin Wirathu, 34 moines blessés et trois personnes laïques sont toujours hospitalisés à Mandalay, alors qu'une personne a été envoyée en Thaïlande pour y subir des traitements.

L'incident n'est pas sans rappeler les répressions endurées par le pays sous le régime militaire, qui a formellement pris fin lorsqu'un gouvernement élu s'est emparé du pouvoir l'an dernier. L'événement a particulièrement suscité la colère en raison de la violence contre les moines, qui sont hautement estimés dans ce pays où le bouddhisme est très respecté.