Des familles de rescapés mendiaient pour un peu de nourriture dans le sud des Philippines dimanche, quatre jours après le passage meurtrier du typhon Bopha, revenu sur le nord du pays ce week-end, affaibli, mais accompagné de pluies violentes.

Pour ce deuxième passage, Bopha, le plus violent typhon à avoir frappé les Philippines cette année, a été abaissé au rang de tempête tropicale, mais il s'accompagne de très fortes pluies.

Les équipes d'aide et de secours, civiles et militaires, sont déjà sur place tandis que les habitants ont été prévenus des risques d'inondations. Pour le moment, aucune n'a été signalée.

Le dernier bilan fait état de 548 morts après le passage de Bopha dans la nuit de mardi à mercredi sur le sud de l'archipel. La plupart des victimes habitaient Mindanao, la grande île du sud.

Le nombre des disparus a été revu en nette hausse, à 827, contre quelque 500 précédemment, selon les informations du Conseil national de gestion et de réduction des risques de catastrophes naturelles.

Près de 178 000 personnes se trouvent encore dans des centres de refuge, après la destruction de leurs logements.

Le long des routes dévastées près de la ville de New Bataan, particulièrement touchée par Bopha, des familles mendient pour un peu de nourriture.

«Ayez pitié de nous, s'il vous plaît, donnez-nous quelque chose», indique un écriteau tenu par un rescapé. «Nous avons besoin de nourriture», ajoute un autre petit panneau, brandi par un groupe qui se tient au milieu d'une plantation de bananes ravagée.

La femme de l'agriculteur, Madeline Blanco, 36 ans, déclare que sa famille tente de faire face et s'est réfugiée sous une tente, sur un terrain de basket-ball.

«Nous avons reçu des rations, mais ce n'est pas suffisant. Juste du riz, du pain et des nouilles. Ça ne suffit pas pour mes quatre enfants et moi», indique-t-elle à l'AFP. «Tout ce que nous pouvons faire, c'est attendre qu'on nous donne quelque chose. Il y a des voitures qui circulent et parfois les conducteurs nous donnent quelque chose».

Emma Toledo, 59 ans, elle aussi femme d'agriculteur, regrette que les rations de secours promises par le gouvernement ne soient pas encore arrivées.

«On ne nous a rien donné. Seuls le gouvernement local et les autorités du village nous ont apporté du riz, des nouilles et du poisson séché», raconte cette mère de trois enfants.

Lorsqu'un camion d'une compagnie locale d'électricité arrive pour distribuer une aide d'urgence, les villageois se précipitent et des enfants sont pris dans la bousculade.

«Je suis ici depuis longtemps. J'ai faim et mes enfants ont besoin de manger», crie une femme en colère en poussant la foule.

Selon Antonio Cloma, le responsable régional des opérations de sécurité civile, plusieurs agences d'aide d'urgence, gouvernementales ou pas, commencent à parvenir dans les zones dévastées.

«Le gouvernement fait de son mieux pour soutenir les victimes», déclare-t-il.

Après avoir traversé le sud des Philippines, Bopha s'est dirigé vers la mer de Chine méridionale, avant d'effectuer un demi-tour vers le nord ce week-end.