Marié à une chanteuse populaire, héros anticorruption, enfant de l'élite. Xi Jinping a un pedigree jamais vu au pinacle du gouvernement chinois.

Fils d'un des compagnons d'armes de Mao, M. Xi sera presque sûrement le successeur de Hu Jintao. Ingénieur chimiste de formation, il a hérité des contacts de son père et bénéficie d'une connaissance plus intime des États-Unis que tous ses prédécesseurs. Au milieu des années 80, il a habité deux jours chez des fermiers du village de Muscatine, en Iowa, où il s'est rendu à la tête d'une délégation d'éleveurs de porcs chinois. Il a alors dormi dans une chambre décorée d'affiches de Star Wars.

Le père de M. Xi (prononcé «che») a été le père de la première «zone économique spéciale» chinoise, consacrée exclusivement aux exportations, à la fin des années 70, à Shenzhen. La famille Xi avait été exilée à la campagne durant la Révolution culturelle, à la fin des années 60, mais avait connu un retour en grâce après la mort de Mao. Xi Jinping, qui a 59 ans, a lancé deux campagnes anticorruption dans sa carrière, l'une en 2000 dans la province du Fujian et l'autre à Shanghai, centre financier de l'empire du Milieu.

Il a négocié des accords énergétiques importants avec la Russie et l'Australie, ce qui incite les sinologues à le placer dans le camp favorable au respect des ententes internationales et à l'ouverture économique de la Chine, qui fait la vie dure aux sociétés étrangères qui souhaitent pénétrer son marché. Mais il a aussi dirigé un organisme de surveillance de l'internet et serait responsable du remplacement d'une fillette devant chanter aux cérémonies d'ouverture des Jeux de Pékin, en 2008, parce qu'elle n'était pas assez photogénique.

Sa femme, Peng Liyuan, est l'une des chanteuses étoiles de l'Armée rouge. Les médias français la surnomment la Carla Bruni chinoise. Elle chante au gala du Nouvel An de CCTV, télévision d'État, chaque année depuis 1982.