Le niveau de contamination radioactive demeure élevé chez les poissons au large de Fukushima, au Japon, plus d'un an et demi après l'accident de la centrale nucléaire, d'après un article à paraître dans la revue «Science» de vendredi.

Plus de 80 pour cent de la radioactivité émise par la centrale accidentée de Fukushima s'est retrouvée dans l'océan Pacifique, soit directement par écoulement des eaux contaminées, soit indirectement en retombant au large, explique Ken Buesseler, chimiste à l'Institut océanographique de Woods Hole, au Massachusetts. Une contamination d'autant plus dramatique que le Japon est le plus gros consommateur de produits de la mer par habitant.

Pour la majorité des poissons pêchés près des côtes nord-est du Japon, la contamination est en-dessous des seuils acceptables pour la consommation humaine, même après abaissement de ces seuils par les autorités de 500 à 100 becquerels par kilogramme (bq/kg). Cependant, au large de la préfecture de Fukushima, où la pêche est encore interdite, près de la moitié des poissons dépassent les 100 Bq/kg.

Dans cette zone, les niveaux de contamination par le césium-134 et le césium-137 ne diminuent pas, a relevé Ken Buesseler. Les poissons des profondeurs sont les plus touchés. Les sédiments marins pourraient être une source de contamination continue, pense le chercheur américain. Il a analysé les données du ministère japonais de la Pêche, qui a collecté depuis mars 2011 près de 9000 échantillons de poissons, de crustacés et d'algues.

«Une meilleure connaissance des sources et des puits de césium est nécessaire pour prévoir les tendances à long terme de la contamination des produits de la mer», estime le chercheur.

L'accident de la centrale de Fukushima a été déclenché par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, dont le bilan s'élève à environ 20 000 morts et disparus.