Le très sérieux institut de promotion de la culture pop sud-coréenne a vertement critiqué le Japon, resté insensible à la vague Gangnam Style, ce succès planétaire d'un chanteur coréen, et s'est abondamment moqué des goûts des Japonais en matière de clips vidéos.

Très rythmé, le tube décalé et humoristique Gangnam Style du chanteur Psy a enflammé les palmarès mondiaux, arrivant numéro un en Grande-Bretagne et numéro deux aux États-Unis.

Mais au Japon, il atteint péniblement la 30e place dans le palmarès iTunes. Pire, plusieurs blogues musicaux ont insinué que le nombre phénoménal de « vues » de la vidéo sur l'internet (530 millions) serait obtenu grâce à des programmes informatiques de vision automatique.

L'Institut de recherche sur la vague pop coréenne, une agence établie en 2010 pour promouvoir la culture pop du pays dans le monde, est passé lundi à la contre-attaque.

Dénonçant « les théories de la conspiration » sur une manipulation des vues sur l'internet, le président de l'institut Han Koo-Hyun a estimé que les soupçons des Japonais « s'apparentaient à la mise en doute des résultats d'un record mondial lors d'un marathon olympique ».

Il s'agit ni plus ni moins, selon Han Koo-Hyun, d'« une jalousie digne d'une cour d'école ».

Et il commente sans ménagement le contenu de la seule vidéo japonaise du palmarès de la plateforme YouTube, actuellement à la 29e place (237 millions de vues) : une jeune Japonaise qui verse des bonbons à la menthe dans une bouteille de soda, provoquant un débordement du liquide.

« Le contenu le plus grotesque et le plus ridicule » de l'ensemble du classement, grince M. Han dans un communiqué de presse, qualifiant ce clip d'« exemple typique des préférences des Japonais en matière de vidéo ».

Le Japon et la Corée du Sud entretiennent des relations parfois difficiles, en raison de l'histoire (occupation japonaise de la péninsule coréenne de 1910 à 1945) et de différends territoriaux sur des îles de mer du Japon.