Des inondations et glissements de terrain dus aux pluies de mousson ont jeté près d'un million et demi de personnes sur les routes dans le nord-est de l'Inde, où les autorités craignent une crise sanitaire, a annoncé lundi l'agence indienne de gestion des catastrophes naturelles.  

« Pour l'heure, 18 des 27 districts (de l'État) d'Assam ont été touchés par les inondations, avec 1,4 million de déplacés et onze personnes mortes noyées », a précisé l'agence.

Des pluies incessantes ont provoqué la crue du fleuve Brahmapoutre et de ses affluents, causant des inondations qui ont submergé au moins 2200 villages et dévasté les cultures ces derniers jours dans cet État frontalier du Bangladesh.

« Une alerte sanitaire maximale » a été déclenchée pour toute la zone concernée, a déclaré à l'AFP le ministre de la Santé d'Assam, Himanta Biswa Sarmah.

« Nous avons envoyé sur place des médecins et des infirmiers pour empêcher l'apparition de maladies », a-t-il précisé.

Des leaders de l'opposition ont accusé les autorités d'incompétence et de ne pas parvenir à acheminer l'aide aux sinistrés.

« Le gouvernement n'a pas réussi à fournir l'aide nécessaire, y compris en ce qui concerne les vivres et les médicaments », a dénoncé Sarbananda Sonowal, un responsable local du parti d'opposition Bharatiya Janata Party. « Dans de nombreuses régions de l'État (d'Assam), des gens n'ont même pas à manger », a-t-il affirmé.

L'armée et les forces aériennes indiennes ont lancé des opérations de secours, larguant des provisions alimentaires aux populations sinistrées, souvent hébergées dans des écoles épargnées par le déluge.

Il s'agit de la deuxième vague d'intempéries dramatiques touchant le nord-est en quatre mois.

Les premières crues fin juin avaient fait près de 130 victimes et six millions de personnes avaient dû quitter leurs maisons pour rejoindre des zones surélevées.

La mousson, qui traverse le sous-continent indien de juin à septembre, est cruciale pour des millions de paysans, mais elle provoque chaque année des inondations meurtrières.

Cette année, la saison a été très irrégulière, le nord étant noyé sous des trombes d'eau tandis que d'autres régions ne recevaient pas assez de pluies.

Les inondations ont également submergé presque entièrement les 420 km2 du parc national de Kazinranga à Assam, qui abrite la plus grande population de rhinocéros à une corne, un animal menacé de disparition que l'on trouve surtout dans cette région du sous-continent.

Selon le recensement 2012, la réserve abrite 2290 individus sur les 3300 répertoriés dans le monde.