Pékin a décidé dimanche de «repousser» une cérémonie pour le 40e anniversaire de la normalisation des relations entre la Chine et le Japon, sur fond de vives tensions entre les deux pays pour des questions territoriales, ont indiqué l'agence chinoise officielle et une source diplomatique japonaise.

«En raison de la situation actuelle, la partie chinoise a décidé que la réception de commémoration du 40e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques sera repoussée jusqu'à nouvel ordre», a annoncé l'agence officielle chinoise Chine Nouvelle.

Elle citait, sous couvert de l'anonymat, un responsable de l'Association du peuple chinois pour l'amitié avec les pays étrangers.

Cette association est proche du ministère chinois des Affaires étrangères, qui a cependant refusé de confirmer cette information auprès de l'AFP. La cérémonie était prévue pour le 27 septembre.

À Tokyo, une source diplomatique a confirmé la remise sine die de cette cérémonie. «La Chine a informé la partie japonaise», a simplement déclaré cette source à l'AFP.

L'archipel inhabité des Senkaku, revendiqué par la Chine sous le nom de Diaoyu, est une pomme de discorde entre les deux plus puissantes économies d'Asie depuis les années 70.

Mais la situation s'est brusquement dégradée début septembre, lorsque le gouvernement japonais a racheté trois îles à leur propriétaire privé, une famille japonaise.

L'archipel est situé en mer de Chine orientale, à 200 km au nord-est de Taïwan et à 400 km à l'ouest d'Okinawa (sud du Japon).

D'importantes et parfois violentes manifestations antijaponaises ont eu lieu dans des dizaines de villes chinoises la semaine dernière, contraignant nombre d'entreprises japonaises actives en Chine à temporairement fermer des usines et des magasins.

Samedi, des centaines de Japonais se sont pour la première fois rassemblés à Tokyo pour manifester contre la Chine. Une foule d'environ 800 personnes hérissée de drapeaux japonais a défilé pacifiquement dans le quartier chic de Roppongi, non loin de l'ambassade de Chine, pour dénoncer un «état brutal et fasciste».

Taïwan revendique également cet archipel. Dimanche, plusieurs centaines de manifestants ont défilé à Taipei, appelant au boycottage des produits japonais et à la coopération avec la Chine pour résoudre le conflit territorial.

Mais le président de l'île, Ma Ying-jeou, a souligné que Taïwan n'avait aucunement l'intention de travailler avec la Chine sur le sujet, veillant ainsi à ne pas froisser le Japon ou son allié les États-Unis.