Les talibans du Pakistan ont averti lundi qu'ils avaient mis sur pied un «commando de kamikazes» chargé de s'en prendre aux militaires si l'armée pakistanaise lançait une offensive contre une zone tribale du nord-ouest du pays, leur bastion.

Dans un message envoyé par courriel à des médias, le groupe Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) a affirmé avoir reçu de la part de ses «sources» au sein du quartier général de l'armée «un rapport exclusif du renseignement» sur une opération prévue dans le Waziristan du Nord, une zone située à la frontière de l'Afghanistan.

Le porte-parole du TTP, Ehsanullah Ehsan, donne des détails dans le message sur les régiments et unités qui pourraient participer à cette offensive et son éventuel commandant. Celle-ci serait lancée le 26 août et durerait un mois, selon le porte-parole.

Le TTP «s'est préparé à la résistance. Nous avons créé un commando de kamikaze pour accueillir l'armée», affirme-t-il. «Nous allons vaincre notre ennemi qui défend un système laïc, non-islamique au Pakistan».

Des responsables militaires contactés par l'AFP n'ont pas voulu commenter dans l'immédiat ces affirmations.

Le Wall Street Journal avait rapporté le 3 août que des responsables pakistanais et américains envisageaient des opérations anti-terroristes communes en Afghanistan et au Pakistan contre les rebelles du réseau Haqqani et les combattants talibans.

Le réseau Haqqani désigne une faction des talibans originaire du sud-est de l'Afghanistan, réputée pour ses attentats suicide spectaculaires contre les forces afghanes, les Américains ou l'Otan.

Ce réseau, en partie basé dans les zones tribales pakistanaises frontalières de l'Afghanistan, est l'une des bêtes noires des États-Unis qui dirigent la force internationale de l'Otan (Isaf) et le considèrent comme un bras armé clandestin des services secrets pakistanais, déstabilisateur pour l'Afghanistan.

L'offensive à venir scellerait, selon le Wall Street Journal, la reprise d'une coopération entre Washington et Islamabad après plus d'une année de relations tendues, notamment en raison du raid pour tuer le chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, mené par les Américains dans la nuit du 2 mai 2011 contre sa résidence à Abbottabad au Pakistan sans en informer les autorités pakistanaises.

Les propos du journal ont été démentis par des responsables pakistanais qui ont déclaré qu'il n'y avait aucun accord sur une offensive commune au Waziristan du Nord et que des opérations «de routine» de chaque côté de la frontière pakistano-afghane n'étaient «pas à confondre avec des opérations communes».