L'Inde a de nouveau été frappée par une panne d'électricité géante, aujourd'hui mardi. La moitié du pays de 1,2 milliard d'habitants est privée de courant après l'effondrement presque simultané des réseaux qui desservent une vingtaine d'États dans le Nord, le Nord-Est et l'Est.

Des centaines de mineurs sont restés pris au piège dans une mine de charbon au Bengale-Occidental (est), a annoncé la chef du gouvernement local, Mamata Banerjee. L'absence de courant rendait impossible le recours aux ascenseurs permettant de les remonter à la surface, a-t-elle précisé.

Selon le directeur général du groupe minier Eastern Coalfields Limited, Niladri Roy, quelque 200 mineurs étaient bloqués à environ 180 km de Calcutta.

Ils ont reçu la consigne de se déplacer vers un site souterrain doté d'une meilleure ventilation tandis que les secours tentaient de leur fournir eau et vivres, a-t-il précisé.

«Les réseaux du Nord, du Nord-Est et de l'Est sont à terre, mais nous travaillons à les restaurer», a déclaré à l'AFP Naresh Kumar, porte-parole de Powergrid Corporation of India, le fournisseur national d'électricité.

Le ministre fédéral de l'Énergie, Sushilkumar Shinde, a assuré que cette panne d'une ampleur sans précédent, survenue vers 13 h  (3h30, heure de Montréal), était due au fait que des «États avaient dépassé leurs capacités autorisées d'approvisionnement sur leur réseau», provoquant un effet domino.

M. Nayak avait promis un retour à la normale pour 19h (9h30, heure de Montréal).

«Notre message à la population est : «Vous êtes entre bonnes mains, nous sommes dans le métier depuis des années», a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse, en s'excusant pour les perturbations.

Une zone s'étendant de la frontière pakistanaise aux confins du Nord-Est, près de la Chine, a été touchée, y compris New Delhi, la capitale, Calcutta et Lucknow.

Au total, 20  des 29 États ont été touchés, selon un calcul de l'AFP.

«La moitié du pays est sans courant. C'est une situation totalement sans précédent», a commenté Vivek Pandit, expert en énergie à la Fédération des chambres de commerce et d'industrie.

Environ 400 trains du réseau ferroviaire en ont subi les conséquences.

À New Delhi, le métro a été immobilisé durant plusieurs heures, et les feux de signalisation inopérants ont entraîné un vaste chaos dans les rues.

«C'est la plus grave crise énergétique dans la région. Nous étions en train de fournir de l'électricité au réseau du Nord, et cet approvisionnement a conduit à l'effondrement du nôtre», a expliqué à l'AFP le ministre de l'Énergie du gouvernement du Bengale-Occidental, Manish Gupta.

Le même processus semble avoir abouti à l'effondrement du réseau du Nord-Est.

Dans les rues, les habitants se plaignaient de l'absence de climatisation et d'ordinateurs et, pour certains, des retards de livraison.

«J'attendais une livraison de marchandise par train, et là, on me dit qu'elle est bloquée au milieu de nulle part», s'énervait un homme d'affaires à New Delhi, Anshul Aggarwal.

Lundi, le nord du pays, où vivent 300 millions d'habitants, a été plongé dans le chaos après la pire panne en Inde depuis 2001.

L'ensemble du réseau électrique du nord du pays a lâché peu après 2 h dans la nuit de dimanche à lundi (16 h 30 dimanche, heure de Montréal) et n'a pu être rétabli totalement qu'à la fin de la journée.

Le ministre de l'Énergie a toutefois rappelé lundi que ce genre de black-out n'était pas l'apanage des pays en développement, citant celui de 2003 aux États unis qui n'avait pu être résolu qu'au bout de «quatre jours».

En Inde, un pays émergent en quête de nouvelles sources d'approvisionnement énergétique pour alimenter sa croissance, les coupures de courant sont extrêmement fréquentes, mais elles ne sont en général que d'assez courte durée.

L'Inde, qui dépend essentiellement du charbon, voudrait faire passer la part du nucléaire dans la production électrique de 3 % actuellement à 25 % d'ici à 2050.