Des militants de Greenpeace ont entravé un des plus gros bateaux de pêche au monde, en se suspendant au navire et en posant des chaînes autour de l'hélice, alors qu'il s'apprêtait à quitter les Pays-Bas pour l'Australie, a indiqué jeudi le bureau australien de l'organisation.                

Le FV Margiris, qui doit aller pêcher au sud de l'île de Tasmanie, a été stoppé mercredi par une équipe de l'organisation de défense de l'environnement, en tentant de quitter le port néerlandais de Ijmuiden.

« Les militants ont posé une chaîne autour de l'hélice et deux grimpeurs sont accrochés aux câbles entre le bateau et le quai, afin d'empêcher le navire de partir pour la Tasmanie », a indiqué Greenpeace.

Ce navire de 9500 tonnes, long de 143 mètres, est un des plus gros chalutiers au monde et a été accusé par Greenpeace dans le passé de surpêche au large de la côte ouest de l'Afrique.

« Nous resterons aussi longtemps que nous le pourrons pour empêcher ce bateau de partir pour l'Australie », a déclaré à l'AFP Marjolein Buijsse, une porte-parole de Greenpeace Pays-Bas, jointe par téléphone, en précisant que les deux grimpeurs avaient passé la nuit dans une nacelle.

Selon le communiqué de Greenpeace, « où que ce bateau se soit rendu, il a détruit les stocks de poissons et les moyens d'existence des pêcheurs ».

L'Autorité australienne de gestion de la pêche (AFMA) a balayé toutefois ces arguments, indiquant que le Margiris n'aurait quasiment pas d'impact, voire aucun, sur l'éco-système, et serait soumis à de strictes limites de quotas de pêche.

Il ne pourra pêcher que 10 % des poissons disponibles, un pourcentage inférieur aux normes internationales selon l'Autorité australienne.

Le député indépendant Andrew Wilkie, de Tasmanie (la grande île australienne située dans le sud du pays), a demandé cette semaine à la première ministre Julia Gillard, lors d'une session au Parlement, « ce à quoi l'Australie pouvait bien penser » en accueillant ce chalutier dans ses eaux.

Julia Gillard a répondu qu'aucune demande formelle pour une autorisation de pêche n'avait encore été déposée, et que de toute façon, le navire serait soumis à des quotas et devrait sans doute avoir à bord des observateurs indépendants et des équipements de détection des phoques.

Canberra a annoncé mi-juin la prochaine création du plus vaste réseau au monde de réserves naturelles marines, autour de ses côtes.