La Corée du Nord a accusé lundi les États-Unis de développer sa présence militaire dans la région et a promis de muscler la sienne «de toutes les manières possibles», quelques heures après avoir prévenu qu'elle allait renforcer sa dissuasion nucléaire.

Depuis la mort du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-Il, en décembre 2011, et l'arrivée au pouvoir de son jeune fils, Kim Jong-Un, âgé de moins de trente ans, les tensions entre les deux pays n'ont cessé de s'accroître.

Pyongyang a ainsi menacé plusieurs fois Séoul «d'une guerre sacrée» lors de diatribes au ton de plus en plus virulent.

Le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a décrit lundi la présence armée accrue des États-Unis de «provocation déclarée» envers Pyongyang.

La semaine dernière, le commandant des forces américaines postées en Corée du Sud avait réclamé au Pentagone des missiles et des hélicoptères d'attaque supplémentaires, sur fond de menaces croissantes du Nord envers le Sud.

Le porte-parole du ministère, cité par l'agence officielle du Nord KCNA, qualifie l'attitude des États-Unis de «prélude à une guerre dans la région visant non seulement la Corée du Nord mais aussi plusieurs pays d'Asie du nord-est».

La Corée du Sud, les États-Unis et le Japon tiendront des manoeuvres militaires conjointes jeudi et vendredi, dans le sud de la péninsule coréenne.

Des manoeuvres américano-coréennes auront lieu en mer Jaune sur trois jours, à partir de samedi.

Selon des analystes de Séoul, le Nord pourrait préparer un incident frontalier, une façon d'établir l'autorité du jeune nouveau dirigeant auprès de l'armée et de la population. Pyongyang pourrait également préparer un troisième essai nucléaire, bien que le Nord ait écarté cette hypothèse pour le moment.

Dimanche, la Corée du Nord a averti qu'elle poursuivrait «des efforts soutenus pour renforcer sa dissuasion nucléaire afin de garantir la paix et la sécurité du pays tant que les États-Unis lui resteraient obstinément hostiles».