La Chine a livré quatre véhicules lance-missile à la Corée du Nord en 2011, en infraction aux résolutions des Nations unies qui interdisent la fourniture d'armement au régime de Pyongyang, affirme mercredi le grand quotidien japonais Asahi Shimbun.

Des experts ont déjà accusé la Chine, principale alliée de la Corée du Nord, de violer l'embargo onusien après un défilé militaire le 15 avril à Pyongyang lors duquel ils avaient identifié un véhicule lance-missile T.E.L (transporteur-érecteur-lanceur) de facture chinoise.

Selon l'Asahi Shimbun qui cite diverses sources gouvernementales nippones, les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud connaissent l'existence de livraisons illicites de la Chine vers la Corée du Nord depuis près d'un an.

Des satellites-espion des trois alliés ont suivi le transport des quatre T.E.L sur un cargo enregistré au Cambodge, le «Harmony Wish», parti de Shanghai le 1er août et arrivé à Nampho, sur la côte ouest de la Corée du Nord, le 3.

La nature des véhicules livrés a été confirmée par les documents d'export établis par un intermédiaire à Shanghai et saisis par les garde-côtes japonais lors d'une perquisition du cargo dans le port d'Osaka (sud du Japon) en octobre.

Washington, Tokyo et Séoul se sont toutefois gardés de faire de la publicité autour de cette affaire en espérant que la Chine ferait pression sur la Corée du Nord pour la convaincre de reprendre les négociations sur son programme nucléaire et la dissuader de procéder à un troisième essai nucléaire, ajoute le journal.

L'ONU a adopté deux trains de sanctions contre la Corée du Nord en 2006 et 2009 après chaque essai nucléaire effectué par le régime. Les résolutions 1718 et 1874 interdisent tout transfert vers Pyongyang d'armement lourd, de technologie susceptible d'entrer dans la fabrication d'armes nucléaires, et les matériels connexes.

Ces sanctions ont été renforcées, et endossées par Pékin, après l'échec de la tentative de la Corée du Nord de mettre sur orbite, le 13 avril, un satellite dont le lanceur a été considéré par Washington et ses alliés comme un missile balistique déguisé. La fusée s'est abîmée en mer Jaune, à 165 km des côtes sud-coréennes.